Le restaurant de la semaine: le ramage du Classico ne vaut pas son plumage

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Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Comme le laissait deviner les belles images qui dissimulaient le chantier, cette adresse manie le goût du jour avec talent. Pour preuve, elle propose un concept qui repose sur un croisement cuisine bourgeoise des Trente Glorieuses et bistronomie contemporaine. Alléchant.

Genre : bistro beau parleur. Cuisine : 6 Décor : 9 Confort : 7 Service : 7 Qualité/prix : 6.

Depuis Jean de La Fontaine, on a appris à faire la distinction entre « ramage » et « plumage ». Soit, en termes contemporains, entre le fond et les apparences. Ces dernières sont à verser intégralement au crédit du Classico, nouvelle enseigne apparue rue Américaine. Comme le laissait deviner les belles images qui dissimulaient le chantier – entre autre une magnifique photo de Gabin et Belmondo dans « Un Singe en Hiver » -, cette adresse manie le goût du jour avec talent. Pour preuve, elle propose un concept qui repose sur un croisement cuisine bourgeoise des Trente Glorieuses et bistronomie contemporaine. Alléchant.

En phase avec cette approche, le décor est imparable, du sol au remarquable plafond. Le clou du spectacle ? Un comptoir carré en étain autour duquel on peut venir manger sans réservation. La salle, avec ses belles banquettes en bois et ses chaises stylées, n’est pas en reste. Malheureusement, le fond, comprendre la cuisine, ne suit pas. On a pu s’en rendre compte lors d’un décevant déjeuner.

En entrée, la terrine de queue de boeuf mayonnaise au raifort (11 euros) s’affiche honorable, même si la texture de la sauce, indéniablement maison, laisse à désirer et que le raifort ne subsiste qu’à la façon d’une pointe fade. Idem pour les petits artichauts violets à la barigoule (14 euros) dont la taille et les morceaux épars de lardo di colonnata sont indignes d’un hommage à une époque où l’on savait manger. Ne parlons pas de la souris d’agneau (22 euros) proposée avec un caviar d’aubergine filandreux dont la présentation rappelle la cantine scolaire.

Heureusement, les flacons de vins proposés – Hervé Souhaut, notamment – mettent du baume sur le coeur. On ne doute pas une seconde que le niveau sera relevé d’ici peu, sachant que le Classico est emmené par la même équipe à qui l’on doit le Selecto, fleuron du Centre-ville.

Classico, 124, rue Américaine, à 1050 Bruxelles. Tél. : 02 537 90 39. www.classico-la-brasserie.com Ouvert de 12h à 15h et de 19h à 23h, du mardi au samedi, ainsi que le dimanche, de 12h à 22h.

Mais aussi

En perte de vitesse à Louvain-la-Neuve ? A la recherche d’un diner rapide ? Direction Belgicanos, une enseigne de tapas de base. Les charcuteries ne sont pas les meilleures que l’on ait mangées, les préparations ne bluffent pas et les vins ne mettent pas à genoux…

Pourquoi y aller dès alors ? Pour l’accueil sympa, rien de plus joli que le français parlé avec un accent espagnol, le cadre original, les horaires étendus, mais surtout pour renouer avec une nostalgie adolescente.

27, rue Charlemagne, à 1348 Louvain-la-Neuve. Tél. : 010 224 558. www.belgicanos.be Ouvert de 10h à 23h, fermé le dimanche.

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