Le resto de la semaine: Bogart, adresse intimiste pour cuisine italienne authentique, à Bruxelles

Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

A l’image de la décoration faisant place à d’épais rideaux de velours, à un comptoir central, des tables en bois et des luminaires alignés au cordeau, cette adresse installe l’hôte dans un confort intimiste.

  • Où? : 20, rue Keyenveld, à 1050 Bruxelles. Tél.: 0494 67 75 46. bogartfoodiescorner.be
  • Genre: Italien sans en faire des tonnes
  • Atmosphère: Veloutée, pour un tête-à-tête friendly
  • Addition: Plats entre 22 et 28 euros

En phase avec un certain goût pour la confidentialité des cinémas de quartier, Bogart passe facilement sous les radars. En cause, un vrai parti pris de discrétion. On en veut pour preuve que le trio à la tête du lieu, deux chefs et un responsable de salle, ne revendique pas haut et fort sa cuisine transalpine dans une ville qui perd les eaux quand on lui promet la Botte.

A l’image de la décoration faisant place à d’épais rideaux de velours, à un comptoir central, des tables en bois et des luminaires alignés au cordeau, cette adresse installe l’hôte dans un confort intimiste. Sur un mur, un énorme disque vinyle décoratif convoque la face A de l’album Plays for Lovers de Miles Davis. Si vous ne l’aviez pas encore compris, alors que tout le décor le suggère, on vous l’écrit: l’endroit se prête idéalement à un tête-à-tête. C’est d’ailleurs de cette façon qu’on l’a découvert.

Le resto de la semaine: Bogart, adresse intimiste pour cuisine italienne authentique, à Bruxelles
© MICHEL VERLINDEN

Au programme, une entrée que l’on choisit de partager, peut-être pour renforcer l’idée d’un contact rapproché, soit la Burrata & Parmigiana (15 euros). La préparation permet de prendre la mesure d’un restaurant soyeux qui ose les réinterprétations. En l’occurrence, quatre petites boules de burrata accompagnées d’une version inédite de la parmigiana qui se donne ici sous forme de crème. Les aubergines frites ont été intelligemment mixées avec du parmesan, des tomates cerises et de l’ail. L’ensemble, très moelleux, est ponctué de petits morceaux de pain carasau pour le croquant, de basilic et de tomates cerises. Difficile de faire mieux comme prologue.

Le plat, quant à lui, est une suggestion prenant la forme de fusilli au ragoût de saucisses toscanes (22 euros). La préparation, qui repose sur un « ragù bianco » à base de beurre et de fromage, caresse les papilles et assure que tout se passera bien. Pour l’accompagner, on suit le conseil d’un primitivo des Pouilles du domaine Passitivo (7 euros), soit une bombe de fruits rouges aux contours vanillés résultant d’une opération de passerillage (une concentration d’arômes opérée en faisant sécher le raisin au soleil).

Si l’on avance à l’opposé exact de nos goûts habituels, il faut reconnaître que l‘on succombe à cette surdose de matière aussi charpentée que charnelle. Dire que l’on en a besoin en ces temps troublés relève d’ailleurs de l’euphémisme.

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