Nouveaux soins, masques LED, compléments: peut-on vraiment booster son collagène?

Protéine la plus représentée dans le corps humain, le collagène assure la fermeté et l’élasticité de la peau. Une nouvelle génération de soins promet d’aider à le préserver et à booster sa production.
2025 pourrait-elle être surnommée l’année du collagène par l’industrie cosmétique? Cette protéine complexe en forme d’hélice et composée de 19 acides aminés essentiels existe sous pas moins de 16 formes différentes rien que dans la peau. Elle représente à elle seule pas moins de 70% du poids sec de celle-ci. Ce réseau de fibres assure la structure, la fermeté et l’élasticité de la peau, ralentissant ainsi l’apparition des rides.
Notre corps ne cesse jamais d’en produire mais avec l’âge, il se dégrade plus vite qu’il ne se reforme, provoquant ainsi un déséquilibre que les scientifiques observent dès l’âge de 25 ans. Ils estiment ainsi que le déficit se creuse à raison de 1% tous les ans, un chiffre qui augmente davantage encore chez les femmes au moment de la ménopause.
Nouvel engouement
On ne compte plus désormais les méthodes qui promettent de booster la production des différents types de collagène qui composent notre peau, avec un focus particulier sur le collagène de type 1. Ces produits ciblent d’ailleurs toutes les générations. Le boom récent des compléments alimentaires sous forme de poudres ou de shots contenant du collagène en constitue un premier exemple. Même constat pour la popularité de plus en plus grande des masques LED utilisés désormais dans de plus en plus de soins en institut. Cette année, une nouvelle génération de crèmes et de sérums agissant eux aussi sur le collagène de la peau, en mentionnant souvent le nom de la protéine sur leur packaging, est venue compléter cette offre.
«Le goût de la gen Z pour les molécules qui rassurent – le collagène est présent naturellement dans l’organisme – peut certainement expliquer cet engouement collectif», pointe Marie-Hélène Lair, directrice de l’innovation responsable chez Clarins. Le récent buzz autour du masque de nuit enrichi en collagène de la marque coréenne Medicube qui promet une peau de bébé au réveil en offre une belle démonstration: les recherches à son propos par rapport à 2024 ont augmenté de 338% sur TikTok! Preuve donc qu’il n’y a pas d’âge pour rêver d’une peau ferme et de pommettes rebondies.
Lire aussi: Les compléments de collagène, utile ou futile?
Effet cosmétique?
Pourtant, dans le cas présent, l’effet est purement «cosmétique» comme le souligne Shalina Hassanaly, responsable du laboratoire de biologie chez Caudalie. «La molécule de collagène est effectivement trop volumineuse pour pouvoir pénétrer dans la peau.» Ce collagène resté à la surface de l’épiderme lui apportera un bénéfice temporaire (souplesse, hydratation). «Il joue en quelque sorte un rôle d’agent de texture mais sans aucune action sur le long terme sur la quantité de collagène dans notre peau», pointe Marie-Hélène Lair.
Faut-il donc en conclure que tous les produits «collagen-friendly» proposés aujourd’hui ne tiennent pas leurs promesses? Ce raccourci a le don d’irriter la pharmacienne Carolien Hoof. «En effet, appliquer du collagène ne permettra pas d’augmenter la quantité de celui-ci que l’on retrouve dans la peau, souligne-t-elle sur son compte Instagram @the_cosmetist. Ce que les crèmes et sérums contiennent en réalité, ce sont souvent des actifs dits «pro-collagène» qui envoient des signaux à la peau pour stimuler la synthèse de celui-ci.» Parmi ceux-ci, on pointe notamment les peptides de collagène. Obtenus par hydrolyse, ces polymères sont plus petits et donc plus facilement assimilables par la peau.
« Préserver son capital collagène est donc le meilleur moyen de prévenir leur apparition »
Notre skinfluenceuse est la première à reconnaître que le message peut parfois être ambigu sur les emballages, car il n’est pas toujours aisé à première vue de savoir si la mention «collagène» se réfère à la protéine sur laquelle on souhaite agir ou à un ingrédient contenu dans la formule, transformé ou non. Mais, pour notre pharmacienne, l’efficacité des actifs pro-collagènes n’est plus à démontrer. «On trouve aujourd’hui suffisamment d’études scientifiques indépendantes démontrant leur efficacité.» Chaque marque a à cœur de développer son actif pro-collagène pour lequel des études sont réalisées. «Les marques sont les premières à les mentionner, pointe Carolien Hoof. Il suffit de regarder de près ce qui se cache derrière les astérisques qui accompagnent les pourcentages de rides en moins ou de taux de collagène en plus. Des chiffres qui proviennent d’essais in vitro et in vivo.»
Miels d’abeilles noires, extraits de pacanier et de mitracarpus, fleurs rares ou resvératrol de vigne, la course aux actifs et aux brevets qui s’y réfèrent est donc lancée pour tenter de séduire des consommateurs de plus en plus jeunes et désireux de démarrer sans attendre leur «collagène banking». Autrement dit, la reconstitution du stock de la précieuse protéine qui s’appauvrit de 1% chaque année. «Les rides s’imprimant beaucoup moins vite dans une peau ferme, préserver son capital collagène est donc le meilleur moyen de prévenir leur apparition», note encore Marie-Hélène Lair.
Facteurs aggravants
«L’enjeu n’est pas seulement de stimuler la synthèse de nouvelles protéines mais il consiste aussi à protéger le collagène encore présent dans la peau dont la qualité peut elle aussi diminuer», ajoute Shalina Hassanaly. L’idée est donc de maintenir le plus longtemps possible un certain équilibre entre le collagène qui se dégrade et disparaît, et celui qui se forme continuellement. Et à ce titre, d’autres facteurs que l’âge entrent aussi en ligne de compte. «Une alimentation riche en sucre peut contribuer à la détérioration des fibres de collagène via le phénomène de glycation, poursuit notre experte. Ainsi également de l’exposition aux UV, à la pollution ou le tabagisme.»
« Le rôle de la vitamine C sur la synthèse du collagène est aussi essentiel »
Protéger sa peau du soleil toute l’année, éviter les sources de stress, et s’assurer un repos suffisant contribuera donc tout autant à votre collagène banking que votre routine beauté. «Consommer des aliments qui contiennent des antioxydants est très utile pour protéger l’organisme et la peau des radicaux libres. Ces derniers peuvent provoquer des dommages et accélérer le vieillissement», précise Carolien Hoof. De même que privilégier les produits riches en acides aminés (viande, œuf mais aussi légumineuses) et en vitamines (fruits et légumes) aura l’avantage de faire du bien à votre organisme.
«Le rôle de la vitamine C sur la synthèse du collagène est aussi essentiel, insiste Marie-Hélène Lair. Pour aider votre peau, rien de tel que de manger deux kiwis tous les jours.» Rien d’étonnant d’ailleurs à ce que l’on retrouve aussi cette précieuse vitamine dans la liste d’actifs de nombreux produits pro-collagène. Tout comme le rétinol, d’ailleurs, qui remplit le même rôle. «A ceci près qu’il a l’inconvénient d’être mal supporté par les peaux sensibles au même titre que les acides de fruits», note encore Maire-Hélène Lair. «Dans les nouveaux ingrédients qui se développent, grâce aux avancées des biotechnologies, nous pouvons également produire du collagène végan (NDLR: qui servira de base à la synthèse de peptides pro-collagène) qui permet de s’affranchir des collagènes animaux utilisés précédemment», se réjouit Shalina Hassanaly.
Si booster son collagène peut se faire très jeune – à condition d’utiliser des actifs doux –, les peaux matures restent toutefois les plus touchées. Les hormones, notamment en période de ménopause peuvent accélérer le processus de dégradation, particulièrement durant les cinq premières années de celle-ci jusqu’à devenir plus importante encore dans les quinze années qui suivent. Dans les signes avant-coureurs témoignant que la perte s’est bien installée, on pointera la sécheresse et la déshydratation, les changements de volume de la peau, les traits qui se durcissent et se marquent durablement. Pour tout cela, la présence dans la formule de la protéine de collagène même purement cosmétique en complément d’actifs booster garantira un effet feel good immédiat.
Comment booster son collagène?
Ingérer des compléments alimentaires. Il s’agit la plupart du temps de collagène – de bœuf ou de poisson – transformé pour être plus facilement assimilable par nos intestins. Son rôle n’est pas de remplacer les protéines existantes mais de booster leur production. Si les utilisateurs semblent convaincus de l’efficacité de ces shots ou gélules, aucune étude ne permet à ce jour de lier les résultats obtenus à la seule ingestion de collagène. Plusieurs marques belges proposent ce type de produit comme Insentials, Nomige ou Ba’sil.
Investir dans un masque LED. Longtemps utilisés dans les cabinets médicaux, ces masques proposés notamment par myBlend, Foreo ou encore CurrentBody se composent de petites diodes dont la couleur correspond à une longueur d’onde précise avec à la clé une pénétration plus ou moins importante dans la peau. La lumière rouge et infrarouge est absorbée par la mitochondrie, productrice d’énergie cellulaire. Ce qui entraîne une amélioration de la capacité de régénération des tissus, un boost de la production de collagène et une meilleure circulation. Il faut compter minimum 400 euros pour un modèle d’entrée de gamme, les plus performants dépassant les 1.000 euros.
Choisir une crème ou un sérum «pro-collagène». La protéine de collagène est trop grosse pour pénétrer dans la peau. Lorsqu’on la trouve telle quelle dans une formule, elle agira uniquement en surface en jouant le rôle d’humectant. Les marques utilisent plutôt des actifs «pro-collagène» qui vont booster sa production et protéger le collagène existant. Ces actifs peuvent provenir du collagène, c’est notamment le cas des peptides de collagène. Mais il peut s’agir aussi d’autres molécules. Chacun choisira donc son produit en fonction des promesses avancées par chaque fabricant.
Peut-on combiner les trois? Il n’existe pas de contre-indication.
3 soins avec masque LED en institut
Stars des réseaux sociaux, les masques LED – en particulier ceux qui émettent de la lumière rouge – sont plébiscités pour réactiver la production de collagène. On les retrouve au menu de ces trois soins en institut.
1 – Option nature – Proposé en collaboration avec la gamme Honestly Aging de la marque belge Cîme, ce rituel complet disponible dans les deux salons Idyl à Bruxelles combine des produits naturels à base d’acide hyaluronique et de rétinal à une session de 15 minutes de luminothérapie. Ce soin, particulièrement destiné aux peaux matures, s’accompagne d’un massage du visage bienvenu en fin de session. 90 euros les 75 min. idylbeauty.be
2 – En cure – Pionnière du secteur au point d’avoir même ouvert les premiers Beauty Light Bars à Paris, la marque Lucibel.le a pris ses marques jusque fin mai à La Rasante – Aspria. Plusieurs formules sont possibles, de la séance individuelle de 20 minutes à des packages de cinq séances à combiner ou non avec une cure de collagène à boire de la marque belge Insentials. 50 euros les 20 min, 200 euros les 5 séances, 325 euros avec en prime une cure de 30 shots. aspria.com
3 – Sur mesure – Expert en mixologie de sérums tous compatibles et visant chacun des besoins particuliers de la peau, la marque française Codage propose ses soins visage totalement sur mesure dans le tout nouveau spa installé au 25e étage de The Hotel. Il est possible en prime de réserver une session de LED therapy de 20 minutes.A partir de 160 euros le soin de 60 min + 40 euros de LED therapy. thehotel-brussels.be
La crème de la crème: 8 nouveaux soins pro-collagène
1. Clarins. La gamme Extra Firming agit sur la quantité de collagène et sur la structure de ses fibres, pour une diminution des rides et des pommettes rebondies. 105 euros les 50 ml.
2. Caudalie. La ligne Premier Cru promet une peau deux fois plus dense grâce au resvératrol de vigne qui booste l’activité des cellules produisant le collagène. 93 euros les 50 ml.
3. Vichy. Le sérum Liftactiv Collagen Specialist 16 s’appuie sur trois actifs dont des peptides pour stimuler la production et relier les 16 familles de collagène répertoriées. 51,50 euros les 30 ml.
4. Givenchy. Cœur actif de la gamme Sculptural, le ciste phoenix booste la production de collagène et s’attaque aux molécules responsables de sa destruction. 140 euros les 30 ml.
5. Stendhal. La gamme Divine Alba compte sur des extraits de la fleur Alba Grandiflora pour stimuler la synthèse de collagène et par là renforcer l’architecture de la peau. 350 euros les 50 ml.
6. Paula’s Choice. Dans son Plumping Moisturizer, celle qui ne jure que par le rétinol succombe aux peptides pro-collagène pour en stimuler la production naturelle. 56 euros les 50 ml.
7. Eucerin. Ce dernier venu dans la gamme Hyaluron-Filler + Elasticity stimule la production de collagène et ravive l’éclat des peaux ternes grâce à sa teinte rosée. 45,95 euros les 50 ml.
8. Dior. Dans la ligne OX-C treatment de la gamme Capture, le C vaut pour collagène dont la production est triplée grâce à une meilleure oxygénation des cellules. 145 euros les 30 ml.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici