Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, de 9 à 10 heures, dans l’émission de Jean-Pierre Hautier, sur la Première (RTBF Radio).

Avec le triomphe des GSM et des ordinateurs portables, le concept de la technologie mobile s’est massivement imposé dans le monde trépidant des affaires et des relations humaines. Le télétravail (comprenez le travail à domicile) que l’on portait jadis aux nues d’une révolution industrielle à venir a finalement explosé comme un gros pétard mouillé pour céder aujourd’hui la place à la toute-puissance du nomadisme organisé. Bref, le businessman du futur est déjà ambulant et son bureau se greffe désormais sur quelques centimètres carrés de matière souple et performante. Récemment, le prestigieux Museum of Modern Art de New York rendait d’ailleurs hommage à cette nouvelle tendance socioprofessionnelle à travers une exposition baptisée  » Workspheres  » ( » Sphères de travail « ) qui reprenait non seulement les plus grandes innovations en la matière depuis les cinquante dernières années mais aussi les pistes les plus sérieuses pour les projets de demain. Parmi elles, une écharpe communicante imaginée par trois designers de talent (dont le Belge Crstof Beaufays) a retenu l’attention aiguisée des concepteurs du futur. L’idée de ce vêtement-concept est toute simple : si tu ne vas pas au bureau, le bureau ira à toi. En clair : il s’agit d’intégrer, sur la même bande de tissu intelligent, un micro et des écouteurs pour les conversations téléphoniques, un mini-ordinateur avec écran tactile et une webcam intégrée pour surfer sur le Web, envoyer des e-mails, regarder des films et suivre une visioconférence. Plus subtil qu’un simple gadget de grand couturier, ce prototype entend vraiment servir les hommes d’affaires nomades (et, pourquoi pas, les employés plus sédentaires) en révolutionnant ainsi leurs habitudes de travail. Plus besoin d’attachés-cases encombrants ni de mobiles en tout genre qui embarrassent les mains : le bureau du futur s’enroule autour du cou pour offrir une liberté d’action maximum à son utilisateur et, paradoxalement, un isolement optimal à tout endroit de la planète. Plus besoin non plus de  » bureau tout court « , c’est-à-dire un espace spatial concret, puisque l’objet est, par définition, un environnement de travail mobile. Dans l’énoncé de ce fantasme technologique, certains diront que plus rien ne justifie, a priori, le contact humain. On pourrait acquiescer à cet argument défendable qui place l’utilisateur dans un monde apparemment virtuel, mais on pourrait aussi soutenir la thèse selon laquelle ce dernier n’a jamais été aussi proche de son interlocuteur lointain en supprimant les frontières géographiques et en pouvant apparaître rapidement dans n’importe quelle ville du monde. Ironiquement ou non, les S.B.F. (Sans Bureau Fixe) seront sans doute les communicateurs de demain et leurs écharpes sans fil, les meilleurs outils pour emmitoufler le flux intarissable de l’information. Pendant ce temps-là, les secrétaires et les téléphones pleurent…

Frédéric Brébant

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content