Kathleen Wuyard

Edito | Le bijou, accessoire d’émancipation

Kathleen Wuyard Journaliste & Coordinatrice web

Des précieuses, on voudrait qu’elles soient forcément ridicules, tandis que l’expression « femme à bijoux » fait rarement référence à la brillance de celle ainsi parée. Une manière réductrice et, oserait-on le dire, quelque peu misogyne aussi, d’envisager toutes les petites histoires qui font la grande. Laquelle, d’aussi loin qu’elle ait été étudiée, a pourtant accordé une place tout sauf accessoire aux joyaux, pensés de tout temps tant comme des parures que comme des talismans, que leur rôle soit de prêter allégeance à un seigneur ou une divinité, protéger la personne qui les porte ou l’accompagner dans son dernier voyage.

Futile, le bijou? Allez donc dire ça à Elsa Peretti, Suzanne Belperron ou encore Gabrielle Chanel, dont l’invention de la joaillerie « couture » a autant contribué que son mépris des corsets à l’invention d’une nouvelle silhouette féminine. Ce sont leurs parcours, mais aussi ceux de Renée Puissant, fille du célèbre duo formé par Van Cleef & Arpels, ou d’Elsa Triolet, créatrice et première femme récompensée du Goncourt, que Pauline Castellani met en lumière dans son nouvel ouvrage, Libres et créatrices (éditions de La Martinière). Un livre imaginé comme une ode à celles qui ont inventé le bijou moderne. Et concouru ce faisant à l’émancipation des femmes, dotées des lobes aux phalanges en passant par la nuque et les poignets d’une constellation faite d’or, argent et pierres, comme autant d’éléments délicats d’une armure choisie avec soin.

Que celle-ci réponde à la tendance aux bijoux de deuil, pour porter les êtres chers dans son coeur et à même la peau, ou bien à celle des montres durables, pour enfin être à la bonne heure, ce numéro devrait vous inspirer dans la composition de la vôtre.

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