Delphine Kindermans

L’ultra sexy et le hot n’ont plus la cote

Delphine Kindermans Secrétaire de rédaction au Vif

Fin 2018, Chantal Thomass décidait d’arrêter l’activité qui lui a valu le surnom de  » reine des froufrous  » pour se réorienter dans le design d’accessoires et de déco. Une année également ponctuée, après une longue période de croissance financière, par un sérieux essoufflement des ventes de Victoria’s Secret, qui a fait de la lingerie hot son fonds de commerce.

Ajoutez à cela quelques sorties misogynes et des critères d’âge ou de morphologie inadaptés à la (timide) remise en question de la minceur et du jeunisme, il n’en fallait pas davantage pour que l’action du groupe chute de 40 %. Résultat, le 1er mars, on apprenait la fermeture de 53 enseignes de la marque qui n’a manifestement pas su répondre à l’évolution des exigences de sa clientèle. Des attentes que d’autres ont su intégrer à temps, notamment à travers leurs campagnes de pub envoyant se rhabiller poses lascives et femmes-troncs assimilées à des objets sexuels dont le visage n’aurait que peu d’intérêt. Autant de codes exclusivement destinés à émoustiller les hommes… pourtant loin d’être les principaux acheteurs de sous-vêtements affriolants.

u003cstrongu003eL’ultrasexy ne su0026#xE9;duit plus, surtout la gu0026#xE9;nu0026#xE9;ration montanteu003c/strongu003e

On l’aura compris, l’ultrasexy ne séduit plus, surtout la génération montante, en quête d’un meilleur équilibre dans les rapports genrés. Un combat qu’elle mène aussi sur le front de la chasse aux poils, dénonçant l’obligation pour les filles de s’y soumettre alors que leurs homologues masculins en sont dispensés.

Lire également sur le sujet : S’épiler ou pas, a-t-on vraiment le choix?

Une frange radicale de cette jeunesse-là n’hésite d’ailleurs pas à comparer l’injonction de s’épiler, au même titre que les corsets, guêpières et porte-jarretelles en dentelle, à une forme de  » soumission occidentale « . Mais si ce sont les Millennials qui ont amorcé le mouvement, il a aujourd’hui gagné différents segments de la population, sur fond de bodypositivism.

La bonne nouvelle, c’est que les leaders du secteur semblent avoir entendu le message. Outre une prise en compte dans leur catalogue des mensurations de toutes les consommatrices, rondes incluses, ils proposent cette saison des dessous aux couleurs pastel et aux matières confortables. Comme pour confirmer cette tendance, au rayon balnéaire, le classique une-pièce prend le pas sur les Bikinis échancrés, les push-up et les tangas. Le printemps sera doux, bienveillant et léger (du moins dans la sphère intime).

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content