Retour de la grande minceur: la mode belge est-elle body inclusive?

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Robe en maille fine couleur sable, Ester Manas. Bague en argent, Wouters & Hendrix. © Klaartje Lambrechts
Nathalie Le Blanc Journaliste

La diversité a fait son entrée sur les podiums, du moins en matière de couleur de peau et d’âge. En ce qui concerne la corpulence par contre, l’homogénéité prime encore. En d’autres termes, la (grande) minceur est à nouveau de mise. Nous avons tenté de comprendre pourquoi. Et comment les marques belges se positionnent.

Des dernières Fashion Weeks de Milan et Paris, nos journalistes de mode sont revenues avec un constat: les mannequins trop minces restent la norme. «Certaines sont élancées, mais d’autres sont vraiment maigres, témoigne notre rédactrice Ellen De Wolf. C’est impressionnant, car il y avait eu une certaine évolution en termes de corpulence depuis quelques saisons.» D’autres magazines, comme Vogue et Elle, observent la même tendance.

Lors des 219 shows que Vogue Business a suivis à Londres, New York, Paris et Milan, 95,6% des tops faisaient une taille 36 ou moins. Tagwalk, un moteur de recherche en ligne sur la mode, a recensé, lui, en 2023, 24% de mannequins mid size (entre 38 et 44) ou plus size (46 et plus) en moins sur les podiums. Selon la plate-forme, seulement 68 marques ont eu recours à au moins une personne de ces catégories, contre 90 en 2022 ; et 70% des griffes de luxe ne sélectionnent que des tailles 32 à 36.

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Les labels n’optent pas pour la diversité

Deborah Dauchot, responsable du département «curve» pour l’agence Dominique Models, confirme ces chiffres. «Il y a trois saisons, nous avons connu un boom et, ces dernières années, nous avons fourni plusieurs modèles curvy pour les défilés parisiens. Cette année, nous étions prêts, avec d’excellentes candidates, mais il n’y a pas eu de demande.» William Lhoest, directeur de casting belge pour des designers internationaux, est du même avis: «Nous proposons des modèles de tous types, mais aujourd’hui, les marques ne recherchent plus qu’une seule forme de corps. Rares sont celles qui optent pour la diversité.»

« Les supermodels des années 90 qui font la couverture du Vogue de septembre
étaient-elles un peu plus rondes que les mannequins actuelles? Oui! »

Pour Deborah Dauchot, ce phénomène découle surtout d’un problème technique: «Les collections des défilés sont disponibles en taille 0 (32 à 34) par défaut. Dans ce gabarit, les stylistes ont des centaines de mannequins à leur disposition, alors qu’en 46 ou 48, il y en a beaucoup moins. Il est aussi plus compliqué de faire en sorte que les vêtements soient bien ajustés pour les tops curvy. Si une fille fait du 48 au niveau des hanches, mais du 44 en haut, des retouches seront nécessaires. Il faudrait fabriquer des pièces spécialement adaptées à chaque corps. C’est plus complexe, plus coûteux et chronophage, a fortiori lorsque l’on vise, pour un show, la perfection.» Et l’experte de souligner que pour elle, la diversité observée un temps était surtout une tendance: «Il y a trois ans, les mannequins faisaient soit du 0, soit de très grandes tailles, mais il n’y avait rien entre ces extrêmes. Je crains que beaucoup de marques aient suivi pour le buzz, et non parce que c’était dans leur ADN.»

« En choisissant une telle morphologie, nous passons à côté d’un grand nombre de talents
et de beautés pour les défilés. »

Tom Van Dorpe, styliste et fondateur de la plateforme de casting et de scouting NOAH mgmt

Nous pourrions pourtant y gagner à être moins stricts, insiste Tom Van Dorpe, styliste belge et fondateur de la plate-forme de casting et de scouting NOAH mgmt. «Il existe des règles très exigeantes. Les filles doivent avoir au moins 18 ans et sont suivies par des médecins. Mais la demande de taille 0 demeure et nous recherchons donc des personnes appartenant naturellement à cette catégorie, sans avoir à adopter des comportements dangereux pour maintenir cette silhouette. Les supermodels des années 90 qui font la couverture du Vogue de septembre étaient-elles un peu plus rondes que les mannequins actuelles? Oui! Ma vie serait-elle plus facile si les stylistes étaient un peu plus souples et toléraient quelques centimètres de plus? Oui! En choisissant une telle morphologie, nous passons à côté d’un grand nombre de talents et de beautés pour les défilés.»

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Robe crayon asymétrique en viscose de couleur rouille, Essentiel Antwerp. Bagues en or avec diamant, saphir et émeraude, Elliot & Ostrich. Sandales vert menthe, Morobé. © Klaartje Lambrechts

Des marques de luxe hypocrites

Mais alors, pourquoi les créateurs sont-ils à nouveau tant attirés par la minceur? Pour Tom Van Dorpe, les stylistes ont essayé mais se sont découragés devant les efforts, le temps et l’argent que cela nécessitait. Et de pointer le «diversity washing» ambiant: «Si un designer présente une taille sur le podium mais ne produit pas ces vêtements pour les boutiques, il y a un problème. Il ne s’agit pas alors d’un véritable changement. Je crains que les Dior et Gucci de ce monde ne vendent pas beaucoup de vêtements en 46.»

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Benoit Bethume, styliste belge et consultant pour des créateurs et des marques internationales, va également dans ce sens: «70% des Françaises font du 42 ou plus, et ce pourcentage n’est pas différent en Belgique. Mais dans le segment du luxe, les clientes sont majoritairement minces et ces griffes considèrent déjà la taille 38 comme une limite. Leur réalité est différente et si elles font défiler un mannequin grande taille, c’est de l’hypocrisie. Les TikTokers, les journalistes et le grand public peuvent déplorer cette minceur mais au final ce ne sont probablement pas eux qui achètent ces collections.» Un raisonnement qui vaut pour Dior ou Prada, mais un peu moins pour le Belge Dries Van Noten entre autres, selon notre journaliste Ellen De Wolf: «Sa collection va jusqu’au 46, elle contient souvent des pièces oversized et ses clientes ne ressemblent clairement pas toutes aux femmes qui défilent. Au contraire, ses vêtements sont magnifiques sur des corps un peu plus ronds.»

Benoit Bethume fait également remarquer que les canons d’élégance et de beauté traditionnels jouent probablement plus à Paris et Milan qu’ailleurs: «Au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, on voit des filles un peu plus rondes, comme Gigi et Bella Hadid, ainsi que des célébrités sur le catwalk. En Allemagne et dans les pays nordiques, il y a plus de diversité également. Et les marques «non luxe» produisent des vêtements sexy pour les femmes plus rondes, notamment parce que c’est ce que demandent les jeunes clientes. Celles-ci sont moins préoccupées par les tailles, ce qui crée une mentalité différente au sein de la nouvelle génération de créateurs de mode.»

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En dehors des défilés

Reste que les défilés font couler beaucoup d’encre, mais ne sont qu’un aspect de l’image de marque d’un créateur, souligne Tom Van Dorpe: «La diversité est beaucoup plus présente dans les publicités, sur les sites et sur les médias sociaux, se réjouit-il. Les marques proposant des accessoires et des produits de beauté ont davantage recours à divers types de corps, parce que les contraintes techniques du défilé n’entrent pas en ligne de compte.

Pour les grandes maisons de luxe, les vêtements ne représentent qu’une petite partie de leurs ventes ; leurs bénéfices découlent principalement des sections accessoires, maquillage et parfums. Dans mon agence, les défilés ne correspondent qu’à 20% de mon activité. En dehors des shows, la demande est beaucoup plus diversifiée.» Des marques comme Prada et Dior peuvent choisir des mannequins de taille 0 pour le catwalk, mais optent pour des stars hollywoodiennes et d’autres célébrités pour les campagnes, ajoute également Benoit Bethume qui déplore néanmoins que «cela reste quand même loin de la femme moyenne».

« Je tiens compte des diverses silhouettes pour la conception.
Nous sommes une marque belge, nous concevons pour toutes les Belges.« 

Edouard Vermeulen, créateur

Deborah Dauchot relève cette même différence. «Les modèles en courbes sont réservés en masse pour les catalogues, les sites Web, les réseaux sociaux et les griffes plus commerciales, ainsi que les segments coiffure et produits de beauté. Aux Etats-Unis, les marques ne mentionnent même plus la diversité dans leurs demandes, car c’est déjà la norme. J’ai moi-même été mannequin curvy et je sais par expérience que les choses ont beaucoup changé ces quinze dernières années. Avant, l’idée de devoir porter les pièces qu’on me proposait m’horrifiait parfois, car les vêtements étaient démodés et semblaient tout droit sortis d’un dressing de grand-mère. Même si j’avais 25 ou 26 ans, les clients me trouvaient souvent trop jeune. Désormais, les marques demandent des mannequins plus jeunes, pour mettre en valeur leurs vêtements plus modernes pour les clientes de grande taille. Il y a donc des progrès, mais ils sont lents.»

Chemise transparente en viscose de soie et pantalon large assorti, Christian Wijnants. Bagues plaquées or avec saphir bleu et collier plaqué or avec pierre bleue, Wouters & Hendrix.
Chemise transparente en viscose de soie et pantalon large assorti, Christian Wijnants. Bagues plaquées or avec saphir bleu et collier plaqué or avec pierre bleue, Wouters & Hendrix. © Klaartje Lambrechts

Cette évolution, relative mais présente, on la doit en partie aux médias sociaux. «C’est le parfait miroir de la diversité dans le monde, observe Deborah Dauchot. Et les créateurs ont intérêt à s’en servir. Nous le constatons déjà avec des enseignes comme H&M, ASOS et COS. De plus en plus de labels n’ont plus de département «grandes tailles» distinct, mais produisent des vêtements jusqu’au 48 et toutes les corpulences sont représentées sur leur site.»

Mais tout n’est pas encore acquis pour autant, comme le prouve même – un peu d’autocritique ne fait pas de mal – notre propre magazine: 99% des shootings du Vif Weekend sont réalisés avec des mannequins taille 36. Nous accordons beaucoup d’importance à la diversité, mais travailler avec des personnes de tailles différentes reste complexe. «C’est le système entier qui pose question, explique Ellen De Wolf. Nous prenons nos photos avant que les vêtements n’arrivent en boutique, et nous empruntons donc tout aux stylistes. Ces collections en prêt n’existent qu’en une seule taille − 36, pointure 39 ou 40 − et sont utilisées par les revues du monde entier. Si nous voulons utiliser des mannequins qui ne rentrent pas dans ces normes, ou si nous devons habiller une personne qui n’est pas une top pro, pour une interview par exemple, nous devons emprunter des vêtements disponibles dans les magasins. Ce qui est impossible si les pièces n’ont pas été livrées. Nous sommes donc coincés dans un système qui ne facilite pas la diversité des tailles.» Pour les images de ce reportage, nous avons sélectionné des pièces signées Ester Manas, Essentiel Antwerp et Christian Wijnants, trois marques noir-jaune-rouge.

Que font les marques belges?

Lors des Fashion Weeks, les défilés de créateurs belges se comptent sur les doigts d’une main. Les shows de Dries Van Noten et Christian Wijnants sont toujours attendus avec impatience, et Ester Manas se distingue chaque fois par sa diversité. Nous avons demandé aux deux premiers comment ils sélectionnaient leurs mannequins, mais nous n’avons malheureusement pas obtenu de réponse, la période de vacances ne facilitant pas les choses.

Edouard Vermeulen, qui a fêté ses 40 ans en tant que directeur artistique de la maison Natan en 2023 avec un défilé haute couture à Paris, nous a, lui, donné son son de cloche. «Ce qui compte le plus lors d’un défilé, c’est la façon dont les mannequins marchent, affirme-t-il. C’est la femme qui fait le vêtement: une top peut être très belle, mais si elle ne présente pas bien nos pièces, nous ne la choisissons pas. Nous tenons également compte de l’uniformité: la plupart des filles ont la même taille et font du 38. Mais si une personne fait une taille au-dessus et qu’elle marche avec élégance, on peut envisager de la recruter.»

Notre compatriote estime toutefois que les photos pour le site Internet sont encore plus importantes: «Nos clients achètent moins en ligne, mais ils consultent le Web avant de se rendre en boutique. C’est notre vitrine et notre objectif principal est de proposer des clichés vivants. Mais là aussi les modèles font généralement un 36 ou un 38.» Dans les faits, les tailles 38 et 40 sont les plus vendues chez Natan, suivies par le 42, le 36, puis le 44. «Pendant des années, nous avons produit jusqu’au 50 pour Natan Plus, et nous avons également réalisé des patrons séparés pour cette morphologie, précise le créateur. Aujourd’hui, nous fabriquons presque toute la collection jusqu’au 46 ou 48. Je tiens compte des diverses silhouettes pour la conception. Nous sommes une marque belge, nous concevons donc pour toutes les femmes belges.»

« Le vrai luxe, c’est de trouver des vêtements qui nous vont vraiment.
La gamme des grandes tailles n’est pas encore assez représentée.« 

Benoit Bethume, consultant en image

Qu’en est-il de sa consœur Sofie D’Hoore? Si la créatrice n’a pas organisé de défilé à Paris cette année, elle y a présenté sa collection en showroom. «Elle choisit elle-même ses mannequins. Elle fait parfois appel à une agence, mais souvent, elle tombe sur quelqu’un dans la rue qui émane ce qu’elle recherche, explique Chantal Spaas, copropriétaire de la marque. Ensuite, il y a un test avec le photographe, et s’il donne son accord, nous pouvons commencer à travailler ensemble. A Paris, nous emmenons un groupe de filles, et la collection du showroom est réalisée en 38, ou en medium pour la maille. Cela dit, nos pièces sont souvent oversized, de sorte que les mensurations exactes du modèle n’ont pas tellement d’importance. Ce qui compte, c’est son allure et son charisme.» La collection de Sofie D’Hoore va du 34 au 44, mais les pièces sont relativement larges. «A partir de la taille 46, il faut souvent dessiner un nouveau patron, complète notre interlocutrice. Comme nous réalisons souvent six ou sept versions du modèle de base avant d’arriver à un résultat concluant, cela demande beaucoup de travail.»

Le rôle des influenceurs

Aujourd’hui, impossible de se promener dans une rue commerçante belge sans tomber sur une vitrine de LolaLiza ornée d’immenses photos de femmes aux profils très variés. On le remarque, parce que ce n’est pas encore la norme chez nous. «Des vêtements à prix démocratiques pour tous, c’est notre devise, clame-t-on dans cette chaîne. Nous produisons de la taille 34 à 50, le 40 et le 42 étant les plus vendus, même si le 48 et le 50 augmentent. A partir du 48, il faut redessiner le patron. Nous le faisons avec beaucoup de soin et collaborons avec des influenceurs plus size comme Romy Schlimbach, alias RomyCurvy, entre autres. Chaque femme est différente et, dans notre communication, nous voulons nous assurer que toutes se sentent les bienvenues.»

Robe portefeuille en maille rouge, Ester Manas. Focus beauté Teint: Sisleyouth Anti‑Pollution, Instant Perfect, Phyto-Teint Nude 3W1 + 4 W, Phyto-Cernes Eclat 3. Lèvres: Phyto Rouge Shine 12 cacao + 21 rosewood. Yeux: Phyto kohl star 6 mat, Mascara So Intense 1 deep black. Blush: Phyto-Blush Twist 6 passion. Cheveux: Le Spray Volume. Le tout Sisley et Hair Rituel de Sisley.
Robe portefeuille en maille rouge, Ester Manas. Focus beauté Teint: Sisleyouth Anti‑Pollution, Instant Perfect, Phyto-Teint Nude 3W1 + 4 W, Phyto-Cernes Eclat 3. Lèvres: Phyto Rouge Shine 12 cacao + 21 rosewood. Yeux: Phyto kohl star 6 mat, Mascara So Intense 1 deep black. Blush: Phyto-Blush Twist 6 passion. Cheveux: Le Spray Volume. Le tout Sisley et Hair Rituel de Sisley. © Klaartje Lambrechts

Du côté de Xandres, qui disposait d’une collection plus size distincte jusqu’en 2022 avec Xandres Gold, on a décidé d’intégrer celle-ci à la ligne classique. Les tailles vont donc désormais du 34 au 56, et 70% des pièces sont inclusives et disponibles dans toutes les tailles, «souvent avec quelques adaptations pour les corps plus ronds à partir du 44», précise la marque. Pour ce label belge, le 40 est le plus vendu, mais en ligne, le 42 et le 44 sont également populaires. «Depuis que nous proposons davantage de grandes tailles, nous constatons une augmentation des ventes. Nous n’utilisons délibérément pas de termes comme «couvrant» ou «flatteur», car nous voulons faire passer un message positif. Pour notre lookbook et notre site, nous choisissons généralement trois mannequins en taille 36, 38 et 44. Ensuite, nous invitons des influenceuses, des femmes inspirantes et des ambassadrices dans une gamme de gabarits plus large pendant la saison, lorsque la collection complète est produite. Nous disposons ainsi de plus d’images pour nos canaux. L’inclusion et la diversité ne sont pas une tendance pour nous, mais une nécessité.»

Vouloir, c’est pouvoir

La «rue» – sur les médias sociaux et en dehors − réclame donc plus de diversité, et de nombreuses marques répondent à cet appel. Mais le segment du luxe ne s’adapte pas pour l’instant, apparemment à cause du système. Comment le briser? «En soutenant ceux qui osent, répond Tom Van Dorpe, qui a assuré le styling des défilés Savage de Fenti, la marque de la chanteuse Rihanna. Cela a été une véritable révélation, un moment inoubliable où j’ai compris que la vraie diversité existe. L’attention que ce défilé a suscitée a contribué à créer un petit boom, mais la situation sur les podiums n’a pas évolué, même si des personnes comme le mannequin Mina White continuent de prôner ces valeurs en permanence.»

Et d’ajouter qu’à certains endroits les choses bougent vraiment: «Prenons les défilés de la Fashion Week de Copenhague: la diversité est là. Il nous faut plus de personnes motivées et qui osent agir.»

L’un des noms qui revient dans chaque article sur le sujet est également celui de la créatrice franco-belge Ester Manas.

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«Elle vise l’inclusivité à 100%, en rendant la haute couture accessible pour toutes les tailles, justifie Benoit Bethume. Habiller des corps très différents n’a rien de simple, mais en choisissant l’élasticité, elle y parvient. Le vrai luxe, c’est de trouver des vêtements qui nous vont vraiment. La gamme des grandes tailles est plus large que jamais et continue de s’élargir, mais elle n’est pas encore assez représentée.»

Ester Manas montre que c’est possible à condition de le vouloir, estime William Lhoest. «Les clients sont là, mais tous les acteurs du secteur doivent faire un effort si nous voulons sortir de ce système. Nous sommes tous responsables. Je comprends que certains soient déçus, mais j’entrevois un changement, cela prend juste du temps.»

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Shooting
Coiffure et maquillage Elke Binnemans pour Sisley et Hair Rituel by Sisley.
Mannequin Yoëlle Smith @ Dominique Models
Coordination Ellen De Wolf

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