ADELINE D’URSEL

© SDP

DE SON AMOUR POUR LA CRÉATION BELGE EST NÉE NATIONA(A)L, UNE VITRINE AMBULANTE POUR LES ARTISTES DU PAYS, QUI S’INSTALLE JUSQU’AU 15 MARS PROCHAIN SUR LE TOIT DES MUSÉES ROYAUX DES BEAUX-ARTS DE BRUXELLES.

Avec Talent Hole, vous donnez au public l’occasion d’observer les créateurs travailler  » en live « …

L’idée, avec ce pavillon vitré, c’est de mettre en valeur les processus de création, de permettre aux visiteurs de rencontrer les artisans… Il y a énormément d’ateliers à Bruxelles, simplement, en temps normal, les citoyens n’y ont pas accès.

Pendant un mois, vous offrez un  » bureau  » aux résidents que vous avez sélectionnés…

Un cadre inspirant dans lequel ils peuvent se laisser aller à la conception et à l’élaboration de leurs oeuvres. Chaque mois, deux artistes se partageront les lieux. On aimait le principe de mettre côte à côte des profils singuliers, issus de différentes disciplines – les arts plastiques, le design, la mode, l’animation, l’illustration… – dans le but de décloisonner les secteurs, que les résidents s’inspirent l’un l’autre, et, pourquoi pas, qu’ils imaginent un projet commun.

Des artistes majoritairement jeunes. Une volonté de votre part ?

On a cette ambition de montrer ce qu’il y a de plus innovant, de plus qualitatif, de plus rafraîchissant, et ça passait par une sélection de jeunes talents.

Ce projet, c’est aussi un pied de nez à Donald Trump !

Pour trouver le lieu où installer notre vitrine, nous avons réalisé un mapping de Bruxelles sur Google Earth. Et on a repéré ce  » trou « , ce puits de lumière conçu par l’architecte Roger Bastin, qui est l’entrée du Musée d’art moderne. On s’est dit :  » Ok, on a notre réponse à Donald Trump, il prétend que la Belgique est un « Hell Hole », un trou à rats. Nous, on va imaginer un « Talent Hole », parce que le pays est un vivier de talents dont on doit être fiers !  »

Vous avez créé Nationa(a)l en 2012, vous aviez 26 ans…

Je me suis toujours intéressée au lien entre culture, politique et société. Quand j’ai lancé le projet, l’idée était de promouvoir les talents belges ; aujourd’hui, c’est aussi de les ramener sur la place publique, de les connecter aux citoyens. A Londres ou Berlin, il suffit d’entrer dans un quartier précis pour être plongé dans une ambiance arty ; c’est plus difficile ici. Pourtant, c’est en comprenant comment un artiste travaille qu’on a envie d’acheter mieux, de manière plus consciente et plus locale.  »

Nationa(a)l Talent Hole, 6, rue du Musée, à 1000 Bruxelles, www.nationalstore.be

L.LA.

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