(Ana)chronique

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coup de pompe. A l’automne dernier, alors que le petit monde de l’art contemporain se pressait à Miami, Adidas a distribué quelques centaines de paires de son modèle EQT en version limitée, la languette discrètement brodée au nom d’Art Basel. Aubaine pour les collectionneurs, l’initiative n’eut pas l’heur de plaire aux organisateurs de l’événement, à qui l’équipementier bavarois n’avait rien demandé, et dont les avocats décidèrent d’attaquer en justice ce marchand de pompes un peu gonflé. Cette foire estimerait-elle accessoirement les fans de sneakers inaptes à s’intéresser au marché de l’art, ou Adidas trop popu pour frayer parmi ses autres partenaires, tels que BMW, Davidoff ou Ruinart ? On en doute, tant la sneaker mania a déferlé sur le monde entier, biennales d’art et Fashion Weeks comprises, à coups de collab’ ronflantes avec le gotha de la mode ou du showbiz. Et qu’importe la  » dilution de la marque  » invoquée par ces élans procéduriers, censés sanctionner l’opportunisme des cavaliers teutons, l’affaire n’aura de conséquence trop fâcheuse pour personne : Art Basel a élargi son audience, Adidas s’amendera le temps d’un petit buzz, alors que les amateurs/spéculateurs chérissent déjà leurs précieuses baskets blanches depuis des mois. Excepté l’engorgement des tribunaux américains, chacun y trouvera donc son compte, les intérêts des uns ricochant sur ceux des autres comme lors d’une partie de billard – à trois bandes, c’est entendu.

M.N.

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