Bas les masques

© PHOTOS : imaxtree

Le ton est donné dès la réception de l’invitation au défilé. Le jour se lève sur Milan lorsque le directeur de la création de Gucci fait livrer à ses invités une petite caisse en bois brut. A l’intérieur se cache un visage artificiel en papier mâché blanc, aux traits d’Hermaphrodite, figure éternelle de la mythologie grecque, fils d’Hermès et d’Aphrodite, symbole ultime de l’androgynie. Sur le podium elliptique, Alessandro Michele dévoile sa vision masculine et féminine de l’automne-hiver 19-20. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la saison s’annonce théâtrale. Sur les 87 silhouettes présentées, 30 s’avancent la face dissimulée. Et encore, les solaires XXL, les visières et les chapeaux mangeant le regard n’ont pas été comptabilisés. Au programme : loups cloutés, voiles de perles, masques aux teintes vives, cache-oeils dorés et casques de bronze en forme d’aigle. Dans la note d’intention du défilé, le D.A. révèle son inspiration en citant la philosophe Hannah Arendt qui revient sur l’origine étymologique de  » personne « . Durant l’antiquité, le mot latin  » persona  » désignait le masque qui couvrait le faciès des acteurs mais indiquait également leur rôle et leur fonction dans la pièce. Cacher pour mieux dévoiler. N’est-ce pas, tout simplement, ce qu’incarnent les vêtements ?

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