Dominique Blanc-Lainé, 67 ans

© Lode de Clercq et Maxence Dedry

Vivant à Lyon, la sexuagénaire pratique assidûment la natation artistique au sein d’une équipe Masters (plus de 25 ans), après avoir formé des dizaines de championnes dans divers clubs et en tant qu’entraîneur national pendant vingt ans.

« Dans ma nouvelle équipe, nous nous retrouvons pour un entraînement hebdomadaire qui débute par une heure de répétition sur le bord, avant deux heures dans l’eau. Je nage avec des femmes bien plus jeunes que moi. J’essaie de leur transmettre ma vingtaine d’années d’expérience. Il règne beaucoup de bienveillance et de solidarité dans le groupe, même si nos différences de préoccupations journalières génèrent parfois certaines distances. Nous mettons en place des activités extérieures qui nous aident à mieux nous connaître et à nous apprécier. Créer une véritable osmose entre nous, cela se construit! Parallèlement aux moments en équipe, je m’entraîne individuellement deux fois par semaine en natation sportive et je parcours entre 2 000 et 2 500 mètres. Le fait de nager dans la durée me demande un minimum d’hygiène de vie et implique d’effectuer des bilans médicaux spécifiques.

Dominique Blanc-Lainé, 67 ans
© Lode de Clercq et Maxence Dedry

Nageuse sportive depuis mon enfance, et bien qu’entraîneur professionnel en natation artistique, c’est seulement en 2010 que je m’y suis mise. J’ai vécu quelques années en Californie. Dans la banlieue de Los Angeles, je suis allée à la rencontre de clubs de natation artistique. J’y ai entraîné une équipe Masters à La Mirada et à Pasadena. L’eau était chaude, nous avions le soleil 300 jours par an, la vie était belle! La plupart des nageuses étaient âgées de plus de 70 ans, la doyenne avait 90 ans! Une membre avait appris à nager à 60 ans. Une autre avait subi un accident vasculaire cérébral. Une troisième souffrait d’un cancer du sein et une dernière était atteinte de la maladie d’Alzheimer. Certaines effectuaient jusqu’à quatre heures de route pour nous rejoindre. L’ambiance était magique. Malgré les difficultés, nous avons créé un ballet d’équipe adapté aux limites physiques et psychologiques de chacune. La pratique de notre sport nécessite de la motivation, mais il importe aussi de rester raisonnable dans nos prétentions.

Dominique Blanc-Lainé, 67 ans
© Lode de Clercq et Maxence Dedry

Cet épisode américain fut une vraie leçon de vie. Il m’a inspiré l’humilité et un grand respect pour les nageuses. De retour en France en 2011, j’ai formé un duo avec Françoise Noyer, de six ans mon aînée. L’année suivante, nous avons remporté l’or au Championnat Open, en Belgique. Le sport me permet de me dépasser. Il m’aide à maintenir ou développer mes capacités physiques et musculaires. Je me fixe régulièrement des objectifs de progression comme effectuer une vrille ou améliorer ma hauteur lorsque je réalise une figure. J’effectue aussi des recherches artistiques pour mes chorégraphies qui m’obligent à sortir de ma zone de confort. »

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