En 5 mots

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L’identité peut vaciller du jour au lendemain. Dans son nouveau roman, l’auteure belge s’interroge sur le chemin à prendre pour devenir soi.

Livres

 » J’étais une enfant ingérable, colérique et solitaire.  » Difficile à croire quand on rencontre Isabelle Spaak, dans une brasserie parisienne mythique. Elle habite en France depuis longtemps, mais garde  » un heimat, une âme belge « . C’est grâce à son père qu’elle  » vit intensément les livres « . L’écriture est née par hasard dans son  » esprit bizarre. Il faut toujours une quête, une enquête « .

Double

Tenace, son héroïne, Emmanuelle, s’envole vers sa Colombie natale.  » Je suis fascinée par l’exubérance de ce pays, or il comporte des dangers « , estime Isabelle Spaak. Elle n’y a jamais mis les pieds, mais retrace comment son personnage remue ciel et terre pour trouver sa mère biologique. Un acte héroïque comprenant ses revers.  » Ça m’insupporte de revenir à mon obsession maternelle. Mais qu’est-ce qu’une mère ? Qu’hérite-t-on d’elle et de son rapport au monde ? « 

Abandon

 » Ce sont les failles qui m’intéressent chez l’être humain.  » Son héroïne et elle en partagent une : l’abandon.  » On se sent forcément abandonnée quand sa mère tue son père  » et se suicide ensuite, avoue Isabelle Spaak. Un drame relaté dans son premier roman.  » Personne ne pouvait me raconter qui étaient mes parents. Un trou noir, comme s’ils venaient de nulle part.  » De par son physique, sa protagoniste, Emmanuelle, se sent différente des siens. Lorsqu’elle apprend qu’elle a été adoptée, elle décide de retrouver sa mère.

Honnêteté

Cette fois, elle est  » la ventriloque  » de Florence Billet,  » une jeune femme courageuse  » qui lui livre son histoire. L’écrivaine s’en empare en la transformant en récit romanesque  » miraculeux. Ce qui m’a plu, c’est sa confiance absolue « . Des heures durant, l’auteure cumule des notes et des enregistrements. Envoûtée par ce lien  » fusionnel « , elle se laisse porter.

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Dignité

L’auteure ne cache pas qu’elle admire Florence Billet (dite Emmanuelle).  » Le courage implique d’être digne. Ce mot me correspond car je ne pleure pas sur mon sort, soutient-elle. Mon père a manqué de dignité envers ma mère, alors ça a tout fait péter.  » Derrida dit qu' » on ne peut pardonner que l’impardonnable « . Aussi Isabelle Spaak transforme-t-elle sa vie en théâtre intérieur.

Une mère, etc., par Isabelle Spaak & Florence Billet, L’Iconoclaste, 191 pages.

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