Entre parenthèses

© NICOLAS BALMET

Je pense que dans la vie, il faut (à peu près) tout assumer. Alors oui, je possède un mug à l’effigie de Dragon Ball. Oui, j’aime beaucoup Barry White. Oui, sur une même crêpe, je mets à la fois de la cassonade et du Nutella. Et oui, j’ai une collection de magnets sur mon frigo. Voilà. C’est dit. D’ailleurs, je me sens mieux, tiens, tout d’un coup. Parce que l’histoire des magnets, j’avoue que j’hésitais à l’avouer. En même temps, à bien y réfléchir, je préfère avoir des magnets sur mon frigo qu’un bouton sur le nez. Bref, à partir d’aujourd’hui, je n’ai plus honte de le dire : j’en ai des dizaines ! A la base, l’idée était simplement de décorer (je ne sais pas encore pourquoi je vous raconte tout ça, chers lecteurs, je suis sincèrement navré par la futilité de cette chronique qui, a priori, ne mène absolument nulle part, mais bon, maintenant que vous êtes là, accrochez-vous, je vous promets que je planche sur un épilogue intense) un frigo suranné en le remplissant de ces objets aimantés qui ne répondaient qu’à une seule règle : être kitsch ou être classe. Chemin faisant (pas de commentaire sur la date de décès de cette expression), mes amis et les membres de ma famille se mirent à trouver ce petit musée bariolé fort cocasse. Pour une étrange raison, ils ramenèrent, eux aussi, des magnets de leurs escapades aux quatre coins du globe. Et pour une raison encore plus obscure, au lieu de les poser sur leur propre frigo, ils choisirent de me les offrir. Hélas pour moi, quelqu’un dans ce monde a un jour décrété que  » les cadeaux, ça ne se refuse pas « . Et ce petit rituel de se transformer en tradition. Aujourd’hui, me voici donc à la tête d’un véritable empire mi-folklorique, mi-baroque. Le jour où je décide d’y ajouter des guirlandes lumineuses et de la musique binaire, Tomorrowland peut aller se rhabiller. Bien sûr, à ceux qui débarquent dans ma cuisine pour la première fois, je dois expliquer que, non, je n’ai pas visité chacun des pays figurant dans cette collection. Que, non, je ne suis pas un influenceur qui voyage aux frais de la princesse Elisabeth. Et que, non, en effet, je n’ai pas encore de magnet provenant d’Afghanistan, ah ah ah, c’est très drôle, tu veux boire quoi. N’empêche, en cette ère de servitude sanitaire, quand je me mets à avoir la bougeotte, je m’arrête devant mes brols aimantés en me remémorant bien des souvenirs, qu’il s’agisse des miens ou de ceux qu’on m’a racontés autour d’un dîner concocté à quelques centimètres de là. Il va sans dire que je pense énormément à la prochaine destination qui rejoindra ce Prado sur frigo. Je pense à l’Argentine, au Japon ou aux Seychelles, même si je sens qu’a priori, ce sera Blankenberge ou la forêt de Soignes, voire ma cabane de jardin. Quoi qu’il en soit, comme j’ai promis un épilogue intense, sachez que j’assume également le fait d’avoir, durant mes dernières vacances en Grèce, suivi un cours d’aquagym. Enfin, deux cours. Bon, ok : trois. Oui, voilà, c’est bon : tous les jours ! Et en plus, j’ai aimé ça. Je sais que vous ne me regarderez plus jamais de la même façon, mais tant pis.

Notre vie sociale du0026#xE9;chante, mais le printemps chante. En attendant que les violons s’accordent, on pimente notre quotidien comme on peut… et comme on veut.

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