Espèce menacée

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Si on estime la réussite d’une œuvre aux émotions qu’elle suscite chez ses spectateurs, alors le We Walked the Earth imaginé par Uffe Isolotto pour le pavillon danois de la Biennale de Venise, en mai dernier, est un franc succès. Fascination, mélancolie, incompréhension, surprise, désespoir, dégoût… Il y a quelque chose d’un opéra silencieux dans le spectacle de ces trois centaures menacés par le monde dystopique qui les entoure. Une allégorie de la condition de l’espèce humaine et de la planète qui l’abrite? L’artiste y voit plutôt une manifestation d’un Zeitgeist contrarié, entre idéalisation d’un retour à une vie plus simple d’un côté, et velléités de coloniser l’espace de l’autre. Les visiteurs du pavillon, eux, auront interprété la création chacun à leur manière: c’est ça, aussi, le propre de l’art.

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