George (Passmore) VS Gilbert (Prousch)

Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Hémisphères droit et gauche d’un concept unique mêlant photo et performance, Gilbert & George exposent à Bruxelles Jack Freak Pictures, leur dernière série hissant haut dans la provoc’ les couleurs de l’Union Jack (1). Ils se livreront aussi à l’art du débat. en public (2).

George (Passmore)

Qui ? Si Gilbert excelle dans le rôle de la pièce rapportée, George Passmore a des racines 100 % britanniques. Né à Plymouth dans le Devon, il se forme à la Oxford School of Art. A l’en croire, il était le seul à pouvoir comprendre l’anglais pitoyable de Gilbert quand ils se sont rencontrés en 1967, à Londres. D’où leur association.

Comment ? Dans l’entité artistique Gilbert & George, Gilbert est George et, inversement, George est Gilbert. Un couple à la scène comme à la ville, même si les deux partenaires refusent tout commentaire sur leur vie privée. Depuis la fin des années 70, ils radicalisent leur approche photographique. En ce sens, Jack Freak Pictures, leur dernière série en date (ils n’avaient plus exposé en Belgique depuis 1986), pousse la démarche à son comble : leurs corps respectifs y explosent littéralement à la façon d’un kaléidoscope monstrueux.

Signe distinctif ? Porte des lunettes. Pince-sans-rire. A tendance à se fondre dans la masse, surtout si celle-ci est constituée de cadres en costume. Est particulièrement fier de se considérer comme une statue vivante.

Gilbert (Prousch)

Qui ? Gilbert & George, le duo arty le plus british qui soità isn’t it ? Pas vraiment. Si tous deux misent à fond sur les couleurs de l’Union Jack et une imagerie que ne renierait pas Sa Majesté la reine d’Angleterre, Gilbert Prousch est pour sa part né en Italie. Plus exactement à San Martino in Badia dans les Dolomites. Shocking ! D’autant plus qu’il a poursuivi ses études d’art en Autriche et à Munich.

Comment ? Dès le départ, les duettistes fixent les règles de leur pratique artistique. Primo, ne jamais dissocier leur £uvre de la vie de tous les jours. Secundo, fondre leurs deux personnalités au sein de Gilbert & George. Dans les années 70, ils s’illustrent dans des performances au cours desquelles ils s’enivrent : dans le film Gordon’s make us drunk, par exemple, on les voit boire du gin jusqu’à plus soif.

Signe distinctif ? Néant. Pince-sans-rire. A tendance à se fondre dans la masse, surtout si celle-ci est constituée de cadres en costume. Est particulièrement fier d’appartenir au duo d’artistes vivants le plus exposé au monde.

(1) Du 11 septembre au 31 octobre prochain. Jack Freak Pictures, Gilbert & George, galerie Baronian-Francey, 2, rue Isidore Verheyden, à 1050 Bruxelles. www.baronianfrancey.com

(2) Le 8 septembre : rencontre avec Gilbert & George, débat animé par le critique et écrivain britannique Michael Bracewell, à 20 h 15, au palais des Beaux-Arts de Bruxelles. www.bozar.be

Michel Verlinden

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