Hors normes

© SDP/ SAINT LAURENT

Anthony Vaccarello est le premier créateur à avoir annulé son rendez-vous annuel à la Fashion Week de Paris, début octobre 2020. L’Italo-Belge, directeur artistique de Saint Laurent, avait annoncé en avril dernier que la marque abandonnerait le calendrier de la mode traditionnel en 2020. « Vu les circonstances actuelles et les vagues de changement radical, Saint Laurent a décidé de réajuster son agenda. Cette saison, je désire présenter la collection en temps voulu, quand je serai prêt », avait ainsi expliqué Anthony Vaccarello. En décembre, le styliste a encore créé la surprise grâce à une vidéo filmée dans le désert du Sahara. Celle-ci laissait apercevoir le logo de la marque dessiné dans les dunes sur une dizaine de mètres. Ses mannequins défilaient sur un catwalk improvisé longeant les montagnes de sable, qui se sont également enflammées à la fin du spectacle. Il a baptisé son projet très justement I wish you were here ( NDLR: littéralement, je voudrais que vous soyez là). La preuve que le trentenaire n’a pas besoin de Fashion Week pour faire un véritable show avec ses créations.

Saint Laurent n’était pas la seule maison à présenter ses lignes été en dehors des catwalks, en raison de la pandémie mondiale. Selon le moteur de recherche Tagwalk, pas moins de 54% des défilés qui se sont tenus pendant les Fashion Weeks classiques, sans ou avec très peu de public, ont eu lieu en plein air. Nous avons ainsi pu voir Erdem se rendre dans une forêt de l’Essex, en Angleterre, Burberry transformer la campagne anglaise en catwalk et la présentation de Kenzo se dérouler dans le jardin de l’Institut National de Jeunes Sourds à Paris.

Pour certaines marques, donner à voir les vêtements printemps-été à l’extérieur était un vrai coup de poker. La météo européenne en octobre n’est en effet pas toujours aussi clémente, contrairement aux régions tropicales où les lignes Croisière sont montrées au début de l’été. D’ailleurs, la griffe Koché en a fait les frais. Le show de sa collection dans un parc au nord-ouest de Paris a été agrémenté d’une petite douche bien fraîche. Malgré tout, la styliste Christelle Kocher reste convaincue à 100% de son choix de ne pas avoir opté pour le numérique. « C’est une question de résistance, d’opposition. Le physique n’est pas mort. Il continue simplement d’évoluer, comme il l’a toujours fait », a-t-elle plaidé.

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