Ivre d’histoires

Fanny Bouvry, rédactrice en chef adjointe © KAREL DUERINCKX

La date du 4 mars 1976 est à jamais gravée dans la mémoire des 1 500 habitants du petit village de Montredon-des- Corbières, dans l’Aude, non loin de Narbonne. Ce jour-là, une manifestation de viticulteurs tourne au drame et une fusillade éclate. Un CRS et un contestataire sont mortellement touchés. Cinq ans plus tard, alors que la profession souffre encore de la baisse de consommation mais surtout de la concurrence déloyale étrangère, notamment de la contrebande de pinard en provenance d’Italie, la lutte reprend, dans le port de Sète cette fois. C’est « cette histoire vraie d’une lutte sociale et viticole menée poing levé » que raconte la BD Le vin, rouge sang, dernier opus, sorti fin septembre, de la série historique Vinifera (chez Glénat). Une belle collection qui met en avant la vigne bien sûr, mais surtout les anecdotes qui entourent cette tradition millénaire. Et donnent une autre perspective au petit blanc siroté le soir au coin du feu. Car autour de la dive bouteille, c’est toute une mythologie qui s’est créée au fil des ans et de l’évolution du secteur. Savez-vous par exemple pourquoi le classique tire-bouchon à deux bras de levier s’appelle « un Charles-de-Gaulle », alors qu’il fut imaginé par les Anglais? Tout simplement parce qu’une fois ses branches levées, il évoque la position du dignitaire français, bras écartés, lorsqu’il lança son légendaire « Je vous ai compris » à Alger, en 1958. Voilà de quoi alimenter les discussions à table et prendre encore plus le temps de savourer religieusement cet ancestral jus de treille… dans les règles de l’art comme nous le suggèrent les experts dans ce magazine. Santé, bonheur!

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