Julie de Libran

© Photos: SDP

Une brassière en dentelle, un legging pareil, un bodysuit, des nuisettes et des robes avec incrustation. La nouvelle collection de Julie de Libran se marie à la dentelle et au savoir-faire de la maison Eres. Edition limitée, sur commande, et à porter à même la peau.

Comment est née l’idée de votre collection couture en collaboration avec Eres?

« Je n’arrivais pas à me laisser aller pendant le premier confinement, je voulais lire et peindre, mais je crois que j’étais trop stressée. Alors je me suis remise au dessin de mode, la nuit, je rentrais ainsi dans ma bulle. Et puis je me suis dit que j’avais énormément de chance d’être à Paris et de faire un métier qui me passionne depuis trente ans. Je me suis rendu compte que j’étais entourée de tous ces savoir-faire tellement inspirants, j’ai voulu les célébrer et me concentrer sur eux, plus que sur des pièces « tapis rouge ». Etant une petite maison, je ne pouvais me permettre de créer des silhouettes aussi importantes que les autres saisons, parce que je ne veux pas de gaspillage et que l’année dernière, des commandes couture ont été mises en stand-by à cause de l’annulation de tous les événements. Je ne voulais pas non plus avoir l’air déconnectée de ce qui se passe dans le monde, ni faire des choses extravagantes. Je me suis demandé comment penser des looks complets pour la femme d’aujourd’hui: le matin, on a envie d’enfiler de la lingerie et mettre sur sa peau un peu de beauté, de qualité, de douceur, juste pour se faire du bien et rêver… Et qui d’autre qu’Eres pour faire une belle lingerie? »

Julie de Libran
© Photos: SDP

Comment avez-vous travaillé ensemble?

« J’ai montré mes dessins à Marie Paule Minchelli, la directrice des collections et du studio Eres, je savais que j’étais en de bonnes mains. J’avais envie d’une lingerie qui se voit et fait partie d’une robe. Elle m’a montré ces dentelles de Calais qui étaient dans leurs archives et ne sont plus produites parce que les ateliers n’existent plus, ils ont malheureusement fermé. Cela m’a inspirée, j’ai travaillé les formes avec leurs modélistes, pour arriver à de la corsetterie finie portée avec mes robes ou en incrustation sur les décolletés. J’adore la dentelle, c’est beau. Je l’avais déjà approchée quand je dessinais la lingerie de Prada. Madame Prada disait – et cela m’a marquée – que la dentelle accompagne la vie d’une femme, de la naissance au mariage, jusqu’au deuil. »

S’il ne fallait choisir qu’une pièce de cette collection volontairement exclusive?

« Le legging, mais dans une taille de plus, pour avoir cet effet pantalon. J’ai travaillé la dentelle comme de la mode, avec les techniques du prêt-à-porter, j’ai prévu des finitions en satin plates – cela ne marque pas le corps -, avec un jeu de lumière à travers la dentelle. Et j’ajoute la brassière, avec l’idée d’enfiler par-dessus une robe au décolleté profond pour la laisser en évidence. »

juliedelibran.com

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