La voie à suivre

Nicolas Balmet © KAREL DUERINCKX

Les amish ont (peut-être) tout compris. Il y a quelques semaines, en tous cas, la célèbre communauté de Pennsylvanie devenait l’une des premières sociétés du monde à atteindre la sacro-sainte immunité collective. Une victoire inouïe pour quelque 300 000 personnes refusant l’idée même du progrès, vivant sans électricité, ne se soignant qu’avec des plantes, se déplaçant à cheval et cultivant leur nourriture en totale autarcie. La bonne nouvelle, c’est qu’à bien y regarder, ce mode de vie ancestral n’a jamais été aussi proche… du nôtre, à l’heure où l’on vénère le mot « terroir » dans tout le royaume, où l’autosuffisance est une quête en vogue, où l’on a pratiquement cessé de se coiffer et de se maquiller, et où nos moyens de locomotion ultramodernes ne nous autorisent même plus à franchir une frontière. Nous menons aujourd’hui une existence « locale », en tirant profit de la terre qui nous entoure. Nous préférons acheter en vrac, comme sur les étals d’antan. Nous vivons en tribu, dans notre petite grotte où l’on apprend même à faire du feu ou à pêcher en regardant Koh-Lanta. Plus on avance, plus on recule… et plus on se rapproche de la philosophie de ces bons vieux amish. La suite de l’histoire coule de source: on continue sur notre lancée, vaillamment. Pour que la ressemblance soit bluffante, il ne nous reste plus qu’à arrêter de boire de l’alcool, à jeter nos téléphones à la poubelle et à ne plus porter aucun vêtement de marque… Ça va aller?

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