L’été se meurt (again)

© Marina Cox Courtesy box galerie

 » Voici l’oeuvre d’une étrangère dont le regard, dans une singulière immersion, plonge au plus profond de la langueur poétique. Et le bleu – le blues – traverse les images (…) Prenez garde en ouvrant ce livre, vous pourriez ne pas en revenir « , écrit Larry Fink, excusez du peu, en guise de préface au très bel ouvrage que vient de faire paraître Marina Cox. Cet hommage d’un maître de la prise de vue noir et blanc à une consoeur venue d’un petit pays de l’autre côté de l’Atlantique aurait de quoi faire enfler le melon. Un feu-follet de l’objectif en perdrait sans doute sa focale ou sa netteté mais pas cette talentueuse photographe se revendiquant de la  » concerned photography  » – du nom de la pratique documentaire qui consiste à garder les pieds sur terre et les yeux sur le monde. On avait déjà évoqué dans ces pages l’ Agonizing Summer de la Belge, une somme visuelle sensible et détrempée découlant de deux voyages-pèlerinages en Louisiane et au Mississippi. Puissante, cette série de tableaux ne pouvait rester lettre morte tant elle drainait ce  » Sud profond  » dans son sillage. Le spectacle, on s’en souvient peut-être, était total : l’oeil touchait la moiteur du bout des cils, il entendait le son de la guitare à six cordes, il humait les odeurs entêtantes du bayou. Logique donc que toute cette matière finisse en un livre, à l’instar d’une rivière qui termine à la mer. A l’occasion de sa publication en édition limitée (400 exemplaires) aux éditions ARP2 Publishing, une sélection d’images est présentée dans le cadre de la très belle librairie Peinture Fraîche, à Bruxelles. Soit une opportunité rêvée de s’offrir l’un de ces merveilleux voyages immobiles valant tous les long-courriers du monde.

L'été se meurt (again)
© Marina Cox Courtesy box galerie

Agonizing Summer, Marina Cox, Peinture Fraîche, 10, rue du Tabellion, à 1050 Bruxelles. Jusqu’au 15 juin prochain.

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