LET’S BE IT !
Style ciselé et précis pour ce roman étudiant les émotions du corps et du cour et définissant avec originalité la vie qui passe… tout en évitant soigneusement de penser au lendemain.
L’écrivain est un aventurier…
… Nocturne. J’entre en action quand la ville s’endort et que le silence règne.
Écrire, est-ce » une façon de s’oublier » ?
Non, c’est s’abandonner pour se découvrir et se connaître. Plus j’ai peur de vivre, plus je peux imaginer des choses tant je me libère de tout.
Petit, vous aspiriez à…
Faire de la musique, des percussions. Mon premier roman intitulé Polichinelle est d’ailleurs très rythmé. La musique implique une rigueur, or j’ai besoin de me tromper et de me corriger.
Comment vous sentiez-vous à 18 ans ?
Solitaire, j’avais l’impression d’être à part. Même si je semblais arrogant, j’étais complètement perdu. À 18 ans, on est en proie à des tiraillements qui nous dépassent. Mon narrateur délaisse les questions adolescentes pour s’engager dans la vie et en devenir acteur.
» Êtes-vous de votre époque » ?
Je suis sensible à une esthétique actuelle, telle que la musique électronique (Daft Punk, Sébastien Tellier) qui crée une forme d’humanité à partir de machines. Mes romans sont ancrés dans les préoccupations contemporaines, comme les questions d’amour et de couple. Comment réussir ce petit miracle que représente la vie à deux ?
Pour vous l’amour c’est…
Une sensation de plénitude, qui m’est indispensable pour vivre. Ce roman fait l’apologie de l’engagement amoureux, un apprentissage également hanté par la peur et les doutes. L’amour est intimidant, mais il constitue un tel révélateur qu’on n’est plus le même quand on le vit.
Qui est la femme ?
Mon narrateur prétend être insensible à la beauté de Scarlett Johansson. Or pour moi, elle incarne la continuité de Marilyn Monroe. Je suis touché par ces femmes qui mettent le sourire aux hommes car elles dégagent quelque chose de puissant, d’érotique et de malicieux.
Que vous évoque Michael Jackson ?
Le roi de la pop a dominé et transformé la musique des années 80. Mais à force de faire de lui une chimère, il en est mort. Son parcours est si extrême qu’il ne peut que nous interpeller.
Si vous étiez l’une de ses chansons…
Ce serait They don’t care about us. Je fais partie d’une génération, où la célébrité ne veut plus dire grand-chose. On ne le devient pas en excellant dans un domaine, mais en passant à la télé. L’idée d’être sans cesse dans une représentation m’effraie.
» Le talent d’un homme, c’est sa féminité. » Quelle est la vôtre ?
Une forme de sensibilité, de douceur et de patience. Même si j’ai déjà fait deux romans et un enfant, je prends le temps de réfléchir. J’ai aussi la volonté de comprendre l’autre sans le juger.
La dernière fois que vous avez ri ?
Tous les jours en regardant Louisa, ma fille de 8 mois. Elle est si joyeuse, malicieuse et radieuse, qu’elle m’enchante.
Le bonheur, c’est…
Le sujet de ce roman, qui associe des émotions assez simples à la possibilité d’apaisement.
Michael Jackson, par Pierric Bailly, P.O. L, 410 pages.
KERENN ELKAÏM
J’ai la volonté de comprendre l’autre sans le juger.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici