Libérez les jardins!

© KAREL DUERINCKX

Je souffre d’anthelmophobie, entendez la peur des vers… Rien que d’écrire le mot « lombric » dans cet édito me donne l’envie de fuir. Le jardinage? N’en parlons pas: l’idée d’entrapercevoir l’un de ces invertébrés annihile toute envie horticole… Et finalement, ce n’est peut-être pas un mal. Car laisser la flore s’exprimer est la meilleure façon de renforcer la biodiversité. C’est ce que nos collègues du Vif/L’Express démontrent ces dernières semaines avec l’opération « En mai, tonte à l’arrêt », en collaboration avec la faculté Gembloux Agro-Bio Tech de l’ULiège et l’ASBL Adalia: les participants sont invités à laisser batifoler un mètre carré de pelouse durant un mois afin de pouvoir ensuite en calculer « l’indice nectar ». L’ensemble des résultats paraîtra dans le magazine, le 10 juin, mais nul doute que la conclusion sera implacable: moins ils sont domestiqués, mieux nos jardins se portent… Il n’est pas forcément question de laisser le lieu partir en friche, mais de pouvoir offrir à nos édens, quelle que soit leur taille, la possibilité d’évoluer sans contraintes, au gré des saisons. C’est dans cette optique que l’artiste Sébastien Lacomblez a aménagé son coin de verdure, à Charleroi. « C’est un tableau qui bouge dans le temps et m’empêche de voir la laideur environnante », a-t-il confié à notre journaliste, racontant comment il a composé cette toile végétale, à la fois pensée par l’homme, mais laissée à son luxuriant sort. Plus question de culpabiliser donc si je renonce à arracher quelques mauvaises herbes, par crainte de croiser l’un de ces spécimens grouillants: j’offre ainsi un peu plus de liberté à mon lopin de terre… D’autant que, comme nous l’affirme le Carolo, « notre local est l’exotique d’ailleurs. Au Japon, nos orties sont très exotiques. Elles sont très belles au milieu d’un massif de graminées, par exemple »… Ouf!

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