Nicolas ouchenir

© isabelle willot/sdp

À l’occasion de la sortie, chez Shiseido, des nouveaux eye-liners Inkstroke inspirés de l’art ancestral de l’écriture japonaise, le calligraphe français a choisi des visages pour canevas.

Ces outils inspirés de la calligraphie peuvent-ils aider les femmes à se maquiller au quotidien ?

Ce nouveau pinceau est une pièce unique, façonnée à la main par des artisans de Kumano, le berceau des pinceaux à encre japonais les plus prisés du monde. Il est pensé de manière ergonomique. C’est techniquement beaucoup plus pratique, plus instinctif aussi, de dessiner un trait le long de la paupière avec un pinceau courbé. C’est une simple question de posture : d’habitude, les pinceaux sont minuscules, alors qu’ici, c’est un peu comme une perche. Qui contient même un modèle plus petit détachable pour les finitions dans le coin de l’oeil.

En quoi les encres utilisées sont-elles différentes de ce vous employez sur du papier ?

C’est un peu plus gras et un peu plus épais qu’une encre classique. Finalement, ce qui compte, c’est le geste et le support. Dans ce cas-ci, le type de peau aura de l’influence sur le trait, comme le papier qui peut être plus râpeux ou plus dense. En fonction de chaque personne et même du moment de l’application, le résultat sera différent.

Qu’est-ce qui vous séduit plus particulièrement dans la manière qu’ont les Japonais d’aborder la calligraphie ?

Ils ont compris que la perfection pure était peut-être magnifique mais qu’elle était surtout ennuyeuse ! Tout à coup, vous découvrez une petite tache d’encre et c’est ce détail qui fait que l’on a une vraie signature, c’est unique. Le principe s’applique aussi au maquillage : si l’on déborde, si soudain le trait est un peu plus épais, il faut se réjouir de cette erreur qui n’en est pas une. Oser essayer surtout !

Quelle a été votre réaction quand Shiseido vous a demandé d’imaginer des visuels pour le lancement de cette nouvelle ligne ?

J’ai sauté de joie ! Ce n’était pas la première fois que je travaillais pour une société japonaise, j’avais déjà imaginé des tee-shirts avec Carine Roitveld pour Uniqlo. Ce qui me plaît au Japon, c’est que là-bas tout est différent de ce que je connais. Je m’y perds pour mieux me retrouver. Et engranger des émotions qui me reviennent lorsque je suis face à une page blanche.

Collection Inkstroke de Shiseido, à partir de 28 euros.

I.W.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content