Petit mais costaud

Fanny Bouvry © KAREL DUERINCKX

Durant l’hiver 54, l’abbé Pierre lance à la radio un appel à l’aide face à la situation des sans-abri. En réaction, l’architecte Jean Prouvé élabore, en quelques semaines, la Maison des jours meilleurs, une habitation préfab’ d’à peine 57 m2, avec deux chambres et tout le confort nécessaire, qu’il implante en bord de Seine. Mais l’unité, devenue un emblème du modernisme, n’obtient malheureusement pas, à l’époque, l’homologation requise pour sa fabrication en série… Il n’empêche, ce prototype reste un remarquable exemple de réflexion sur l’habitat minimal. Un sujet qui répond aux préoccupations de notre société et de nos villes, peut-être plus encore aujourd’hui qu’hier, et que les créateurs d’espaces affectionnent particulièrement. C’est que ces mini-architectures, d’une apparente simplicité, sont le résultat d’un travail long, complexe et très challengeant.  » Du premier abri primitif fait de branchages à la perfection du pavillon de thé japonais, de la cabane suburbaine bricolée du jardinier du dimanche à la haute technicité de la capsule spatiale, de la simplicité de l’igloo à la tente de camping, la petite échelle se décline en de multiples projets et objets rivalisant d’inventivité et de poésie « , explique la Cité de l’architecture, à Paris, qui organise chaque année le concours  » Mini Maousse  » destiné aux étudiants, afin de mettre en avant le potentiel de ces constructions de taille réduite… et surtout ce qu’elles peuvent nous enseigner. Car, comme c’est également le cas des trois intérieurs XXS présentés dans ce numéro, cette réflexion sur la juste utilisation de chaque mètre carré doit nous faire prendre conscience que, dans notre quête d’un monde plus durable, la parcimonie s’impose aussi dans notre façon d’habiter. Bâtir petit, voir grand. L’idée est excellente.

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