Pourquoi il faut lire Rana Ahmad

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Parce que la jeune femme, née en 1985 à Riyad, Arabie Saoudite, déroule le fil de son histoire intime avec la volonté de partager son expérience. En guise d’exergue de son livre Ici, les femmes ne rêvent pas, on trouve ceci :  » A mon père qui a toujours cru en moi et m’a donné le sentiment d’être un individu singulier. A tous ceux qui veulent changer leur vie, mais ne pensent pas être encore en mesure de le faire. Ce livre est pour vous.  »

Parce que son récit débute dans l’enfance heureuse, soudain rappelée à l’ordre par une société patriarcale et rigoriste et qu’il en additionne les ravages – frustration sexuelle, violences conjugales, lois iniques à l’encontre de la moitié de sa population. Parce qu’il se poursuit avec la découverte de l’athéisme et de Pour en finir avec Dieu de Richard Dawkins puis par sa volonté de fuir le régime saoudien qui brise les femmes et punit de mort les apostats, par l’exil en Turquie, la traversée de la Méditerranée, la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne en 2015 et la découverte, émerveillée, de la solidarité, des études et du pouvoir de l’engagement.

Pourquoi il faut lire Rana Ahmad
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Parce que son enthousiasme solaire fait plaisir à entendre.  » J’ai le sentiment d’être à la maison en Allemagne. Parce que j’ai longtemps rêvé de vivre dans un pays libre, d’étudier, de marcher dans la rue sans devoir être couverte de la tête aux pieds et qu’aujourd’hui, c’est ma réalité. J’aime ma liberté : chaque jour, quand j’ouvre la porte de mon petit appartement et que je sors dans la rue, j’apprécie ces simples routines à leur juste valeur maintenant que je vis cette vie que j’avais tant espérée. Je voudrais que ce soit possible pour toutes les femmes.  »

Parce qu’elle vient de créer une association sans but lucratif, Säkulare Flüchtlingshilfe – Atheisten helfen ou Atheist Refugee Relief en anglais. Son but ?  » Aider les femmes dans ma situation, les accompagner dans leurs démarches administratives en Allemagne, car elles ne parlent généralement pas la langue ; les protéger également, certaines sont suivies par leur famille qui menace de les tuer ; les aider à trouver un endroit où elles pourront enfin être en paix, accompagner leurs enfants à l’école et débuter dans leur nouvelle vie.  »

Parce qu’elle s’est imposé une règle –  » Quand j’ai fui l’Arabie Saoudite, je me suis juré de ne surtout pas pleurer sur mon sort et de faire quelque chose pour les autres femmes  » – et qu’elle n’y dérogera pas.

Ici, les femmes ne rêvent pas, récit d’une évasion, par Rana Ahmad, Editions Globe. https://atheist-refugees.com

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