Pur sent-bon

© PRISCILLA DU PREEZ /UNSPLASH

Inspirés par la « clean beauty », les parfumeurs font le ménage dans leurs formules, privilégiant les accords courts, les ingrédients naturels et les packs recyclables. Effet de buzz ou lame de fond?

Haro sur la synthèse. Longtemps, la parfumerie a pu cultiver le mystère sur ses formules. Mais depuis la vague de la « clean beauty », elle doit aussi rendre des comptes sur ses matières premières. Les ingrédients synthétiques dérivés de la pétrochimie comme le toluène ou les aldéhydes par exemple, mais aussi les agents fixateurs, les colorants, les phtalates et les conservateurs sont particulièrement visés par celles et ceux qui s’inquiètent de ce qu’ils appliquent sur leur peau. Jusqu’au début du XIXe siècle pourtant, la parfumerie s’en passait très bien. Ce n’est que lorsqu’elle s’est industrialisée que la synthèse a pris de l’essor, notamment grâce à son coût souvent moins élevé que son équivalent naturel. Elle a aussi permis de recréer des odeurs – marines ou issues de certaines fleurs – impossibles à extraire de manière naturelle.

Abel Odor
Abel Odor© SDP

Le naturel privilégié. Composer exclusivement ou en très grande partie à partir de matières naturelles, c’est accepter de limiter son orgue à parfums à 500 notes contre 5000 pour la parfumerie « classique ». La gamme des possibles s’en trouve donc réduite, ce qui amène les parfumeurs à proposer des formules plus courtes. L’alcool qu’elles contiennent, souvent bio, provient de la fermentation du blé. Les sillages sont généralement moins puissants, à moins de tolérer un faible pourcentage de synthèse pour garantir une certaines tenue. Attention aussi, qui dit matières naturelles ne veut pas pour autant dire bio. Une certification difficile à obtenir pour l’ensemble du produit.

Obvious
Obvious© SDP

Garanti sans allergies? Hélas non, car de nombreuses huiles essentielles peuvent provoquer des réactions. Si vous les supportez, les dérivés de fleurs et de plantes ont en revanche des propriétés bénéfiques dont il serait dommage de se priver. On notera aussi que beaucoup de ces nouvelles formules sont véganes: elles ne sont pas testées sur les animaux et ne contiennent aucun ingrédient issu de l’exploitation animale. Une attention est également portée à la durabilité des emballages, souvent ressourçables, recyclables ou produits à partir de matières recyclées.

Quatre marques à suivre

Abel Odor. Des parfums 100% naturels composés en toute transparence sans faire l’impasse sur l’audace olfactive.

Obvious. Le petit nouveau, des formules simples – encore en précommande – centrées sur une matière, produites de manière écoresponsable.

Le couvent des Minimes. Jean-Claude Ellena (ex-Hermès) y promeut une parfumerie 100% végane, sans matières controversées.

Floratropia. La plus radicale, parfums 100% naturels, nichés dans des gourdes ressources.

Le couvent des Minimes
Le couvent des Minimes© SDP
Floratropia
Floratropia© SDP

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