Rubis sur l’ongle

© KAREL DUERINCKX

On pourrait appeler ça un alignement des planètes. Au top du top du spectre de la hype, la maison Chanel vient d’adjoindre à sa ligne Boy dédiée au maquillage pour hommes deux teintes de vernis, l’un noir, l’autre naturel. Ces lancements étaient déjà prévus bien avant le confinement. Mais pendant cette période propice aux expériences, pas mal de mecs lambda se seraient décidés à sauter le pas… au point que l’on parle aujourd’hui de  » menicure  » pour décrire cette supposée nouvelle tendance qui voudrait que les garçons aussi aiment que ça claque au bout de leurs doigts.

 » Nouveau franchement ? « , rigoleront les vieux de la vieille. Ce n’est pas comme si les punks, les grunges, les emos et autres stars de la new wave ne s’étaient pas déjà pliés à l’exercice bien avant cela. Sauf qu’aujourd’hui ça percole enfin au-delà des sous-cultures désireuses de se rebeller contre le système par tous les moyens. La preuve en est, on verra en octobre, dans la nouvelle capsule de la RTBF Une semaine sur deux, un papa – hétéro puisqu’il faut hélas encore le préciser – et sa fille se mettre du rouge, comme on dit.

Le vernis, comme la soie, le rose, les imprimés fleuris, les jupes, le make-up… (arrêtez, la liste est trop longue), a longtemps fait partie des tabous de genre irrémédiablement associés à la figure féminine. Des stéréotypes ancrés dans notre subconscient qu’espère bousculer l’exposition Masculinities à découvrir sans attendre au Musée Mode & Dentelle, à Bruxelles, et dans nos pages. Puisque comme le pense Denis Laurent, co-curateur de ce questionnement intelligent sur le contenu de la garde-robe masculine,  » s’attaquer aux images orthodoxes de la masculinité hégémonique, c’est oeuvrer à la cause féministe « , c’est peut-être le moment, messieurs, d’en remettre une petite couche. Mat ou brillant ? Y a plus qu’à voir.

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