Shayne Oliver

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Entre 2006 et 2017, aucun label ne fut plus avant-gardiste que Hood By Air. Alors que ce collectif de streetwear est en stand-by depuis un an et demi, son jeune fondateur Shayne Oliver multiplie les collabs comme créateur invité, pour Helmut Lang, Longchamp, Diesel et dernièrement la griffe italienne Colmar, spécialisée dans les doudounes et les tenues de ski.

Vous signez une collection capsule unisexe pour Colmar, dans laquelle de jeunes créateurs ont carte blanche pour revisiter l’héritage de la marque…

Ce fut un vrai défi de revoir les archives. La maison a un incroyable savoir-faire pour l’outerwear, et est une référence pour les vêtements de sports d’hiver. De nombreuses collabs reposent sur la nostalgie, mais ce n’est pas ce qui me stimule le plus. Ma vision, c’est réinterpréter les pièces d’une marque, en me rapprochant un peu plus du streetwear.

Comment procédez-vous alors ?

Tout part des pièces existantes, je n’invente rien. En tant que jeune créateur, il faut être respectueux. Je ne trouve pas qu’il faille considérer une marque comme une boîte vide avec laquelle on fait ce que l’on veut. Je ne sais pas comment je raconterais une histoire qui n’est pas basée sur des faits. C’est comme ça que je conçois le label, que je veux le porter.

Il y a un an et demi, vous avez choisi de faire un break avec Hood By Air…

C’est mon bébé. Je l’ai lancé quand j’avais 18 ans. Le label a grandi avec moi. Je le voyais comme un collectif, mais après dix ans, je ne le percevais plus de la même façon que mes collaborateurs. Je devais décider pour moi-même ce que j’attendais de HBA : devait-il évoluer ou rester là où il avait commencé ? Je me posais cette question lorsque Helmut Lang m’a contacté. Nous avons alors décidé tous ensemble de faire une pause. Cela dit, presque toute l’équipe de HBA travaille aux collabs.

Votre label est-il arrivé trop tôt ?

Peut-être. Ce n’est pas simple pour les créateurs américains. Se développer est très difficile. Comment un jeune talent devient-il une valeur sûre ? Je ne sais pas si c’est possible aux Etats-Unis. Après dix ans de carrière, je faisais encore partie de la première catégorie. J’ai fait des collabs, j’y ai acquis de l’expérience. Je bosse sur mon propre projet. Et pendant ce temps, HBA conserve son innocence.

Shayne Oliver
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