Le designer français Gilles Caffier a ouvert à Weekend les portes de sa belle maison, à Bangkok. Dans un décor contemporain empreint de sérénité, où cohabitent des matériaux à la fois bruts et sophistiqués, il décline ses créations oniriques.

Carnet d’adresses en page 78.

Après avoir dirigé au Japon la fameuse école de stylisme Esmod, Gilles Caffier s’installe, il y a une dizaine d’années, à Bangkok, dans l’idée de créer, fabriquer et diffuser des objets de décoration. Tout est réalisé sur place par une soixantaine de personnes employées par sa société, et vendu sous les marques Gilles Caffier, Dot Gilles Caffier et Degree To. Gilles Caffier aime mettre en valeur les techniques artisanales locales dans ses collections d’objets contemporains, qu’il renouvelle plusieurs fois par an, utilisant toutes sortes de matériaux tels le cuir, le bois, la sérigraphie et la céramique pour laquelle il éprouve une véritable passion et qui l’a même poussé à créer son atelier de fabrication. Ses points de vente, que ce soit en Asie, en Europe ou en Amérique, coïncident souvent avec des lieux de création tels B & B ou Tea Rose en Italie, Maxalto, Zero Zero One One ou l’Eclaireur à Paris et Harrods à Londres.

Sa maison est située non loin de ses ateliers à Bangkok, dans un quartier abritant de nombreux studios spécialisés dans les décors de cinéma ou de publicité. Il l’a entièrement restructurée, modifiant la place de l’escalier et les volumes des pièces pour en faire un lieu contemporain, n’empruntant rien à l’exotisme local, et qui lui sert d’habitation et parfois de showroom. A cette fin, il utilise le grand atelier du rez-de-chaussée et peut ainsi réserver à son usage personnel les pièces des étages. Une ambiance de loft accueille le visiteur, avec son sol en marbre brossé et ciré, ses hautes verrières et les nombreuses plantes tropicales, qui portent les noms bizarres de tilansia, cordulines, palmiers bouteilles ou cornes de cerf. L’atmosphère surprend tant elle est différente dans l’escalier, totalement recouvert de cuir griffé et qui abrite une surprenante collection de céramiques craquelées noires et or. A part quelques meubles scandinaves des années 1950 chinés à Bangkok, une lampe de Gae Aulenti et de beaux bronzes anciens de Sukhotai, le salon est meublé des créations de Gilles Caffier, tels le tapis en peau de porc, les photophores en acier ou la sellette en bois de manguier recouverte de Lycra. Devant une baie, la lumière est filtrée par un rideau en perles de céramique raku. La sérénité règne dans la chambre au lit recouvert d’un plaid en agneau et coton. Dans un coin sont posés des photophores de formes diverses en acier, céramique et fluorite, qui donnent à l’ensemble une lumière un peu irréelle. La salle de bains, en béton lissé, est d’une grande sobriété. En quittant cette maison, on se retrouve soudain dans la chaleur de Bangkok et, en fermant les yeux, on revoit ce lieu étrange et séduisant, comme une vision déjà lointaine.

Reportage : Gilles Dallière et Guy Bloch-Champfort – Photos : Nicolas Millet

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content