Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Jusqu’au 27 mai prochain, SuperBodies, la troisième Triennale des Arts Plastiques, de la Mode et du Design organisée par la ville d’Hasselt, examine le corps sous toutes ses coutures.

1. Pour se poser des questions d’ordre philosophique. Evénement avec un vrai propos, SuperBodies a pour ambition de creuser la fameuse interrogation de Spinoza dans Éthique :  » que peut le corps ?  » Alors que nous les remarquons à peine, d’innombrables processus corporels dirigent notre être. Dans les méandres de nos veines et de nos artères, ceux-ci fonctionnent secrètement jusqu’à faire advenir pensées, émotions et aussi £uvres d’art. La thématique est d’autant plus juste que ce caractère extraordinaire du corps est souvent occulté dans nos sociétés au profit d’une représentation idéale de l’anatomie telle qu’elle est promue par la publicité et le marketing. On doit la pertinence de ce sujet à Pieter T’Jonck, curateur de la manifestation.

2. Pour se pâmer devant le casting. Les organisateurs de Super-Bodies ont convié des artistes des quatre coins de la planète créative. À l’affiche, notamment : le performeur chinois Zhang Huan, le chorégraphe américain William Forsythe, le styliste nippon Junya Watanabe. Mais la Belgique n’est pas oubliée avec des pointures telles que les photographes Vincen Beeckman et Liesje Reyskens, les créateurs de mode Martin Margiela et Christophe Coppens ou l’artiste plasticienne Ann Veronica Janssens.

3. Pour (re)découvrir Hasselt. La Triennale est répartie en cinq lieux d’exposition : CIAP, Cultuurcentrum, Het Stadsmus, Modemuseum et Z33 – centre d’art contemporain. SuperBodies est ainsi aussi un bon plan pour mesurer à quel point Hasselt fait désormais corps avec l’époque. Au fil du temps, la capitale du Limbourg a imposé un modèle qui fait parler de lui : transports urbains gratuits et promotion intensive de la culture. Signe fort de cette mutation, la ville affiche depuis peu une concentration inédite de restaurants branchés qui ne désemplissent pas, midi et soir. Le contraste est d’ailleurs frappant entre les codes classiques d’une ville de province et des adresses chic et branchées.

4. Pour prendre le temps au Modemuseum. Trop souvent éclipsé par le MoMu d’Anvers, le Modemuseum d’Hasselt mérite qu’on s’y arrête plus qu’un instant. Ce beau bâtiment comprend 15 000 pièces témoignant de la mode en Occident de 1750 à nos jours. Le clou de la visite ? La collection du célèbre architecte-scénographe Andrei Ivaneanu (1936-1989). Pendant dix-huit ans, ce costumier a collectionné vêtements et accessoires historiques du xixe et de la première moitié du xxe siècle. Il en a acheté patiemment toutes les pièces à Gand, Bruxelles, Paris, Londres et New York.

5. Pour soigner son budget. L’accès à toutes les expositions est absolument gratuit.

www.superbodies.be

MICHEL VERLINDEN

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content