Les Fashion Weeks furent forcées de se réinventer en ces temps de distanciation sociale. Des marionnettes de Moschino au show Celine projeté en direct sur TikTok, les grandes maisons se sont surpassées. Voici notre top 3 de ces présentations inspirées.
–Amor Fati par Marine Serre
Elle a choisi cette locution latine portée par Nietzsche qui dit l’amour de la destinée, du devenir et du chaos que constitue parfois la réalité. Sous-tendue, l’idée de changer le monde, bien plus qu’un idéal, une façon de faire. Marine Serre ne dévie pas de son chemin. Dans un film de 13 minutes, réalisé avec son équipe, ses amis, sa famille, elle dévoile sa vision d’une garde-robe mixte upcyclée, éthique et multifonctionnelle pensée pour protéger les êtres. Et quand, dans un paysage d’ocre et de montagne, au pied d’un arbre sec, ils se tombent dans les bras, rien n’empêche plus le frisson ni le désir viscéral de suivre cette tribu-là.
amorfati.marineserre.com
–Printemps-été 21 par Balenciaga
Paris désertée, la nuit, qui s’accroche à ses monuments et sites. Dans l’enfilade de ses rues et de ses ponts, des jeunes solitaires marchent droit. Des pieds à la tête, ils ont revêtu la collection de Demna Gvasalia pour Balenciaga. On apprendra dans la note d’intention qu’elle a l’air usée, comme déjà portée ou patinée par le temps, c’est voulu, pour mettre en avant « les techniques de construction et la beauté non conventionnelle des pièces classiques et intemporelles ». Avec une majorité de tissus organiques, recyclés ou issus de l’upcycling. Si cette balade nocturne se fait en chantant Sunglasses at Night de Corey Hart, c’est parce qu’il y est question de lunettes noires qui permettent de voir la lumière qui est devant nous.
balenciaga.com
–Of Grace and Light par Valentino
C’est à Rome, dans les studios de Cinecittà, et hors du calendrier officiel que Valentino a dévoilé sa collection de haute couture dédiée à l’hiver 20-21. Suspendues dans les airs, quinze silhouettes immaculées, d’une longueur extrême et aux volumes d’une grande théâtralité, s’animent grâce aux projections du photographe avant-gardiste Nick Knight ; le tout sur fond de FKA Twigs. S’il ne fallait retenir qu’une pièce — exercice relevant de l’exploit –, on se souviendra longtemps, et avec émotion, de cette robe bustier composée de 302 mètres de tulle nécessitant jusqu’à 4 000 heures de couture à la main selon les rumeurs. Juste époustouflant.
valentino.com
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