Voyage paradoxal

© Karel Duerinckx

Les apparences sont définitivement trompeuses. Oui, le touriste moderne se moque des avertissements de Greta – les vols low cost n’ont jamais eu autant la cote que ces derniers mois – et oblige le maire de Rome à interdire les marchands de babioles aux abords de ses trésors afin d’en conserver un semblant d’âme. Pourtant, à côté de cela, le vacancier montre des signes encourageants. Ainsi, le musée du site d’Auschwitz-Birkenau vient d’annoncer qu’en 2019, quelque 2,3 millions de visiteurs ont pris le temps de se promener avec les fantômes du lieu. Un record de fréquentation, aussi terrifiant soit le décor. A l’aube du 75e anniversaire de la libération du camp d’extermination, dans une atmosphère planétaire qui vend son Histoire au diable, il y a là-bas 340 guides-éducateurs qui, chaque jour, ravivent les mémoires en 21 langues. Et il y a donc des oreilles pour les écouter, n’en déplaise à ceux que l’on élit pour la robustesse de leurs boules Quiès. Alors oui, le voyageur est parfois imprudent. Mais de la Suède à Bali, en passant par le Maroc ou l’Amérique – autant de contrées explorées dans ces pages -, l’important n’est-il pas qu’il garde ses hublots ouverts ?

Au coeur des rizières balinaises.
Au coeur des rizières balinaises.© Eric Vancleynenbreugel

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