Steven Laureys, neurologue: « Ma philosophie, c’est «si tu veux le faire, tu le fais, point»

Steven Laureys
Anne-Françoise Moyson

Steven Laureys, neurologue et chercheur, joue les guides dans le nouveau musée World of Mind, à Bruxelles. En duo avec sa fille Clara, il décortique comment sens et cerveau interagissent. Entre une retraite de silence et un livre sur le sommeil, il répond à nos questions sur le vif.

La question qu’on vous pose le plus souvent?

Pourquoi je m’intéresse à la conscience humaine et pourquoi je suis devenu neurologue. Parce que c’est un domaine où notre ignorance est énorme! Expliquer nos perceptions, nos émotions, notre univers intérieur, tout cela reste un mystère pour la science. Et puis je pense que c’est le plus beau métier du monde – traduire ses connaissances vers la clinique, les mettre en pratique comme soignant.

Le sport que vous pratiquez… en pensée?

J’essaie de faire ce que je conseille à mes patients: bouger, car cela impacte notre bien-être mental et physique. Et ma philosophie, c’est «Si tu veux le faire, tu le fais, point».

L’endroit dont vous n’êtes jamais revenu?

Mes enfants me disent souvent que je suis dans la lune… Mais grâce à la méditation, je travaille à être davantage en pleine conscience. Cela dit, je rêve d’y aller. Je m’en approche en étudiant le cerveau des astronautes avant et après leur séjour dans la station internationale.

La personne qui vous influence le plus?

J’ai rencontré des prix Nobel, des athlètes, des tas de gens inspirants mais je n’ai pas le culte de la personnalité. Ceux qui m’influencent vivent avec moi: mon épouse psychologue qui me garde les pieds sur terre et mes enfants. Ils nous confrontent à nous-mêmes, nous aident à rester môme, curieux. Grâce à leurs valeurs, ils sont nos compas éthiques.

Le plat qui vous ramène en enfance?

Les chicons au gratin de ma maman et les spaghettis bolognaise qu’on mangeait pour pas cher quand j’étais étudiant à Bruxelles.

La chose la plus folle que vous ayez faite?

Professionnellement, prendre ce risque au sein de l’unité de recherche GIGA Consciousness et du Coma Science Group de réorienter nos recherches sur le cerveau blessé et la méditation. C’est ma mission de construire un pont entre la médecine classique, avec ses connaissances et ses technologies de pointe, et la médecine complémentaire, qui donne un rôle plus central et actif à chaque citoyen, à chaque patient et au pouvoir de notre esprit. Ce n’était pas le chemin le plus facile et, pour certains, je mettais en danger ma réputation.

Un métier que vous auriez pu exercer?

Astronaute. Ou artiste, comme mon frère Cliff, on a fait un livre ensemble, sur la méditation pour les enfants, il a illustré les histoires de mon épouse. Artiste, c’est comparable au métier de chercheur: la créativité est le mot-clé.

Ce qui vous saoule vraiment?

Moi. Quand je ne suis pas la meilleure version de moi-même… Après, on est humain et on fait ce qu’on peut.

Un mot pour vous décrire?

Enthousiaste. Avec les aspects positifs et négatifs, parfois, pour mon équipe, c’est un peu dur car ça va parfois dans tous les sens.

Votre achat le plus bizarre?

Notre chalet au Canada. Ce n’était pas évident de vivre un déménagement transcontinental. Une idée concrète pour un monde meilleur?

Consommer moins. Je suis convaincu de la nécessité d’une morale et d’une éthique dans notre société qui exploite trop notre planète.

Ce que vous aimeriez faire, là, tout de suite?

L’amour dans les bois.

World of Mind, Tour & Taxis, worldofmind.be

Retrouvez notre podcast 7 clés pour méditer, avec Steven Laureys

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