Ces sites qui se protègent face au surtourisme

Calanques de Sormiou

Réservation obligatoire, quota de visiteurs, fermeture temporaire voire totale: nombre de sites touristiques à travers le monde imposent des mesures parfois drastiques pour limiter les conséquences d’une fréquentation de masse qui les engorge et les endommage. Voici quelques cas emblématiques.

Calanques sur réservation

Dans le sud-est de la France, le parc national des Calanques soumet à réservation l’accès à la crique de Sugiton menacée d’érosion. Depuis 2022, l’accès est limité à 400 personnes par jour en été, quand 2.500 personnes pouvaient s’entasser auparavant dans cet étroit espace rocheux.

Le parc réfléchit aussi à limiter la fréquentation sur les îles du Frioul face à Marseille.

Toujours sur le littoral méditerranéen, l’île varoise de Porquerolles, dans le parc national de Port-Cros, limite à 6.000 visiteurs sa fréquentation au plus fort de l’été.

Mesure similaire en Bretagne où l’île de Bréhat restreint pour la première fois l’afflux de touristes à 4.700 visiteurs maximum par jour en semaine, du 14 juillet au 25 août.

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Des répliques pour Lascaux

Découverte en 1940 dans le sud-ouest de la France, la grotte préhistorique de Lascaux est fermée au public depuis 1963. L’affluence et les aménagements réalisés pour en faciliter l’accès ont déstabilisé durablement le site, menacé par des champignons et des moisissures. 

Trois répliques, construites entre 1983 et 2016, permettent toutefois d’admirer ce site inscrit depuis 1979 au patrimoine mondial de l’Unesco.

En images: La réplique parfaite de la grotte préhistorique de Lascaux enfin ouverte au public

Haro sur les navires de croisière

Deux bateaux de croisière par jour. 4.000 passagers dans chaque maximum. Emblématique du surtourisme, la ville croate de Dubrovnik, surnommée « la perle de l’Adriatique », rationne depuis 2019 les arrivées par la mer dans les ruelles de sa cité médiévale, submergées par les fans de la série « Game of Thrones ».

Destination touristique espagnole parmi les plus populaires, l’île de Majorque, dans l’archipel des Baléares, limite aussi depuis 2022 l’arrivée sur ses côtes à trois bateaux de croisière maximum, dont un seul « méga-paquebot ». La mesure a été mise en place pour cinq ans. Sa voisine de Minorque va elle limiter l’accès des voitures.

Allongeant sa déjà longue liste de mesures contre le tourisme de masse, Amsterdam a aussi adopté jeudi une motion visant la fermeture d’un important terminal de bateaux de croisière dans son centre-ville.

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Jauge sur la Plage  

Maya Beach, en mai 2018, époque où l’afflux de touristes n’était pas régulé

En Thaïlande, Maya Bay, plage paradisiaque sur l’île de Koh Phi Phi Ley, a fermé entre juin 2018 et janvier 2022, afin d’obtenir une restauration complète des récifs coralliens.

Immortalisé en 2010 dans le film « La Plage » avec Leonardo di Caprio, le site avait été ravagé par des années de tourisme de masse. Jusqu’à 6.000 personnes par jour déferlaient alors sur l’étroite plage longue de 250 mètres, provoquant une catastrophe écologique, entre érosion sévère et coraux endommagés. Les lieux ont rouvert avec une jauge limitée.

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Ticket d’entrée à Venise  

Imposer une taxe à ses visiteurs d’une journée: c’est le projet, plusieurs fois reporté, que Venise vient de relancer. Cette taxe, payable en ligne et contrôlable via un QR code aux accès à la ville, coûtera 3 à 10 euros suivant l’affluence.

La Cité des Doges limite déjà l’accès à sa lagune aux immenses paquebots de croisière, dont les vagues sur leur passage érodent les fondations de la Sérénissime et menacent un fragile écosystème, selon les défenseurs de l’environnement et du patrimoine.

Accès contingenté au Machu Picchu

Véritable casse-tête pour les autorités péruviennes qui en ont à plusieurs reprises restreint la fréquentation, la cité inca du Machu Picchu, en butte à « un excès de visiteurs », a été placée « sous haute surveillance » par l’Unesco en 2011.  Actuellement, environ 4.000 personnes peuvent y accéder quotidiennement.

Appel pour le mont Fuji

Autre site victime de son succès, le mont Fuji où les réservations des refuges ont explosé, en raison de la levée des restrictions liées au Covid-19. Des responsables locaux ont réclamé en juin des mesures pour limiter l’affluence sur le plus haut sommet du Japon, accessible uniquement en été.

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