Incontournable lieu milanais, la Galleria Vittorio Emanuele ii attire aussi bien les touristes que les passionnés de mode avec ses boutiques fastueuses, aux enseignes dorées sur fond noir, pour plus d'unité. © getty images

La Via Montenapoleone et la Galleria Vittorio Emanuele II

Paris a son triangle d’or, Milan son quadrilatère de la mode avec les vias Montenapoleone, della Spiga, Sant’Andrea et Manzoni. Dans l’entre-deux-guerres, la première réunit tailleurs, magasins d’antiquités et fournisseurs des cours royales. Le quartier prend néanmoins son réel envol dans les années 50 quand des ateliers de couture s’y installent. On y trouve alors Larusmiani, Bettina Rossi Arts Rosa ou la maison Biki, qui habille La Callas. Mais il faut attendre les années 80 et l’explosion de l’Italie sur la scène fashion internationale – c’est l’émergence des Armani, Versace, Krizia et consorts – pour que l’endroit acquière l’importance qu’il a aujourd’hui. En plus de cette jeune veine de créateurs italiens, des ateliers familiaux reconnus comme Gucci, Trussardi ou Ferragamo se renouvellent et se positionnent à l’époque comme des figures majeures du secteur. Le quartier, avec ses immeubles néoclassiques, n’aura de cesse de suivre l’évolution de ce  » made in Italy  » devenu puissant, voyant au fur et à mesure les petits indépendants disparaître au profit des grandes marques à vocation mondiale. En 2002, une association dédiée à cet axe fastueux est lancée pour promouvoir cette spécificité nationale et conforter Milan dans sa position de capitale de la mode. Au milieu des acteurs du luxe actuel, survit néanmoins la Pasticceria Cova, une pâtisserie créée en 1817 par Antonio Cova, un soldat de Napoléon, qui reste une référence incontournable pour un expresso ou un panettone.

De son côté, la Galleria Vittorio Emanuele ii a une valeur historique plus ancienne puisque dès son inauguration, en 1878, par le roi dont elle porte le nom, elle est vouée à rassembler le tout-Milan pour converser et se montrer. De configuration cruciforme, cette galerie couverte, de styles néoclassique et baroque, est à l’époque surnommée le Salon de Milan… Idéalement située entre le Dôme et La Scala, c’est un lieu de passage, et toutes les boutiques qui y sont réunies – avec des enseignes dorées sur fond noir pour chacune d’entre elles – affichent un certain standing imposé par les lieux. S’y pressent des antiquaires et d’élégantes librairies, aux côtés d’Armani, Borsalino, Prada, Tod’s ou Versace. La Botte en plein. Quand ce n’est pas le bal des touristes qui tournent, le talon du pied droit planté dans les organes génitaux du taureau représenté en mosaïque au sol, pour invoquer la chance…

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