Liya du désert

Liya Kedebe, mannequin d’origine éthiopienne, se retrouve à l’écran pour incarner son premier grand rôle au cinéma dans le biopic « Fleur du Désert« .

Liya Kedebe, mannequin d’origine éthiopienne, se retrouve à l’écran pour incarner son premier grand rôle au cinéma dans le biopic « Fleur du Désert ». Tiré du best-seller de Waris Dirie, le film de Sherry Hormann Desert Flower raconte le destin incroyable d’une fillette gardienne de chèvres devenue top model. Une femme mutilée dans sa chair, qui a osé lever le tabou de l’excision, et se bat aujourd’hui pour que cesse cette torture.

Liya Kedebe nous raconte comment elle à découvert la vie de Waris Dirie, « j’ai lu son livre, Fleur du Désert, et celui-ci m’a fortement émue et bouleversée ». Plusieurs points communs réunissent les deux femmes. Tout d’abord, elles sont toutes deux mannequins, l’une venant d’Ethopie et l’autre de Somalie. Ensuite, Waris a été la première égérie de couleur pour la marque de cosmétique Revlon, tandis que Liya l’a été pour Estée Lauder. De plus, chacune se bat pour défendre les droits de la femme et elles ont toutes deux mis sur pied une fondation. Waris Dirie mène un combat international pour combattre l’excision dans le monde. Liya, elle, est ambassadrice pour l’Organisation mondiale de la santé et sa fondation vise à protéger la santé des mères et de leurs nouveau-nés. Elle nous raconte qu' »après le sida, la deuxième cause de mortalité en Afrique est celle encourue en donnant la vie. Cela n’arrive plus souvent en Occident, mais là-bas, en Afrique, les soins de santé ne sont pas encore assez développés pour faire face à ce genre de situation. J’avais d’ailleurs très peur lorsque j’étais enceinte ». Liya a également fondé une ligne de vêtements pour femmes et enfants, Lemlem, vendue en Europe et aux Etas-Unis. « J’ai créé cette marque pour que les tisserands d’Ethiopie puissent continuer à vivre de leur métier et afin qu’ils puissent envoyer leurs enfants à l’école », explique-t-elle.

Les similitudes entre les deux femmes sont tellement évidentes qu’il nous est difficile d’envisager une autre actrice pour incarner Waris Dirie. Pourtant, il a fallu des mois de recherches pour que Waris Dirie et la réalisatrice américano-allemande Sherry Hormann trouvent la bonne personne. Quasiment désespérées, elles reçoivent un DVD avec plusieurs profils d’actrices et c’est lorsque l’un des fils de Waris s’écrie « maman, c’est toi qui passe à la télé ! », que la décision s’est imposée…

Pourtant, Liya n’en n’est qu’à son troisième rôle au cinéma. Elle a auparavant joué dans Lord of the War en 2006 et Raisons d’état en 2007. « C’est vrai que j’étais nerveuse la première fois que je suis arrivée sur le plateau, car je me retrouvais avec des acteurs confirmés. Et puis, finalement, leur présence a été un bonus pour moi, ils m’ont guidée et inspirée. » Waris Dirie avait demandé de ne pas rencontrer Liya avant et pendant le tournage. « Je me suis donc énormément inspirée de son livre. Après que Waris a vu le film, elle m’a avoué ne plus savoir qui d’autre aurait pu endosser le rôle. Cela m’a beaucoup touchée ».

La belle Éthiopienne n’en a pas pour autant décidé de quitter les catwalks. « Il est de plus en plus naturel de combiner les deux activités. Beaucoup d’actrices de cinéma sont égéries de marques aujourd’hui. Alors, oui, je pense que je continuerai de jouer et défiler simultanément ». Elle nous confie quand même sa nervosité à la veille de la sortie du film. « C’est très impressionnant de voir des affiches partout, mais je suis malgré tout optimiste. »

L.G.

Lisez aussi la biographie de Waris Dirie

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