C’est l’un de ces soirs humides – on a d’ailleurs l’impression que les derniers mois n’auront été qu’une interminable soupe manquant furieusement de sel – que l’on pousse la porte de La Général. Si depuis la façade, rien ne semble avoir changé du temps où l’endroit s’appelait «Le» Général, à l’intérieur, l’adresse déménage… et enchante, avec son décor kitsch et son ambiance survoltée.
Les précédents contours de pub ont été digérés et recrachés façon puzzle: plantes vertes, banquettes en velours ou mur ponctué de peintures populaires mexicaines. L’atmosphère qui règne panache la Belgique et le Mexique, à l’instar du parcours de la patronne, Amandine Darmstaedter, qui a eu deux établissements à Mexico avant de revenir ici.
Bonne nouvelle, elle s’est affranchie du tex-mex pour ouvrir l’appétit des convives vers une cuisine pleine de surprises et sourcée le plus localement possible. Epaulée par une équipe d’une immense gentillesse, la jeune femme signe une carte irrésistible qui oscille entre «pica pica» – des assiettes à partager qui jouent également les entrées – et des «platos» plus copieux.
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Dans l’assiette, c’est un feu d’artifice
Tout commence avec un ceviche «nayarit style» de daurade. Généreux et très poissonneux, le plat unit avocat, concombre, tomate, coriandre, ail, oignon, citron et pickles de légumes à la mexicaine (escabèche).
En bouche, c’est un feu d’artifice faisant valoir une trame légèrement épicée. Mêmes sensations pour la salade de crevettes et avocat que soulignent les notes fumées du jalapeño. Bien sûr, on ne passe pas à côté des tacos al pastor dont on apprécie la qualité des tortillas de maïs ainsi que le porc mariné venu en direct de la ferme Hoeve Cuvry à Beersel.
Il reste que la meilleure surprise est le mole con pollo, une spécialité d’Oaxaca qui fond en bouche. La sauce à base de piment, cacao, sésame, cacahuète et tomate est redoutable. Mention aussi pour la carte des boissons qui ne s’arrête pas aux mezcals ou tequilas, conviant des vins nature comme les petites bombes catalanes d’Emilie Mutombo (cuvée «Les Invisibles» à 45 euros).
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