Week-end de la Bière belge sur la Grand-Place
Ce week-end plus de cinquante brasseurs seront rassemblés sur la Grand-Place. Gare à la gueule de bois du lundi matin cependant, car de gros défis attendent le secteur à très court terme.
Trois membres du gouvernement ont assisté vendredi après-midi à l’ouverture du Week-end de la Bière belge sur la Grand-Place de Bruxelles. Le Premier ministre, Alexander De Croo, déjà intronisé par le passé, s’est vu remettre un rapport dressant l’état des lieux du secteur brassicole et transmis à l’Unesco.
Au Patrimoine immatériel de l’Unesco depuis 2016
La culture de la bière belge a été introduite au Patrimoine immatériel de l’Unesco en 2016. Dans la foulée de cette reconnaissance, un Observatoire rassemblant les diverses associations du secteur brassicole en Belgique a été mis sur pied. Il est chargé de suivre l’évolution de la culture de la bière. Après une première mouture en 2019, un deuxième rapport dressant un état des lieux du secteur a été adressé à l’Unesco. Le Premier ministre en a reçu un exemplaire vendredi. Les membres du gouvernement ont ensuite inauguré le Week-end de la Bière belge sur la Grand-Place. La précédente édition, en 2019, avait attiré quelque 50.000 amateurs, une bonne partie en provenance de l’étranger.
Une cinquantaine de brasserie jusque dimanche
Une cinquantaine de brasseries y proposeront leurs breuvages jusqu’à dimanche 20h00. Gare à la gueule de bois du lundi matin cependant, car de gros défis attendent le secteur à très court terme. La fédération les a passés en revue vendredi. Comme pour de nombreuses autres entreprises, la crise énergétique et les prix du gaz élevés vont affecter la filière brassicole. L’une des conséquences directes de cette flambée des prix est le manque de gaz carbonique (CO2), très utilisé dans l’industrie alimentaire, et particulièrement au sein des brasseries.
L’un des gros acteurs du marché belge, le Gantois Huyghe, connu pour sa Delirium, a déjà averti, dans les colonnes du Laatste Nieuws, qu’il risquait de devoir mettre sa production provisoirement à l’arrêt et mettre une partie de son personnel en chômage technique en raison d’un manque de CO2. L’autre grande inquiétude des Brasseurs est le projet de plan interfédéral pour lutter contre la consommation abusive d’alcool. La fédération a rappelé qu’elle et ses membres prônaient « depuis des années une consommation responsable et modérée de leurs produits ». Les Brasseurs se disent donc partenaires de la lutte contre l’abus d’alcool, « tant que la bière peut continuer à jouer son rôle d’alternative modérée ». « Mais s’il vous plaît, laissez les brasseurs faire leur travail », a martelé Bernard Deryckere, président des Brasseurs belges, pour qui il s’agit de la première édition du Week-end de la bière.
Dégustation et non consommation
« Nos brasseurs travaillent de plus en plus sur des occasions de dégustation et non plus tant de consommation », a-t-il ajouté, non sans préciser que les brasseurs belges avaient développé massivement ces dernières années des bières avec peu ou pas d’alcool. Vincent Van Peteghem a indiqué, de son côté, que le plan interfédéral n’en était que dans une phase préparatoire. « Le message ne sera pas qu’on ne peut plus boire de bière, mais l’abus d’alcool doit être pris en charge de manière sérieuse. » C’est un fléau qui a un gros impact sur la santé publique, la sécurité sociale et la sécurité routière, a-t-il ajouté. Et son collègue au gouvernement, David Clarinval, d’insister sur le juste équilibre à trouver entre banalisation et diabolisation de l’alcool. Quant au Premier ministre, le seul fait d’affirmer qu’il est plus un amateur de bière qu’un amateur de vin lui a valu une salve d’applaudissements de l’assemblée. « Je suis sûr que nous partageons déjà l’objectif d’une consommation saine de l’alcool », a-t-il commenté.
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