Réouverture des restaurants et bars: voici les conditions de la reprise
Dès le début du confinement, il était convenu que les restaurants et bars seraient à la fois parmi les plus durement touchés et les derniers à reprendre leur activité à plein régime. Le Conseil de Sécurité statue ce 3 juin sur une reprise des établissements dès le 8 juin, voici quelques conditions qui devront d’ores et déjà être remplies.
Les trois fédérations régionales de l’horeca, la fédération nationale du commerce et des services (Comeos) et les syndicats ont élaboré de concert un guide du déconfinement des restaurants, des bars, des hôtels, des cantines collectives et des traiteurs du monde de l’événementiel, auxquel Le Soir a eu accès. Ce document a été expertisé par l’Economic Risk Management Group (ERMG). Ce guide a depuis été dévoilé dans ses grandes lignes après qu’un accord ait été trouvé avec le gouvernement fédéral, permettant aux établissements de commencer à s’activer dans la perspective que le CNS du 3 juin approuve la relance de l’horeca. Le GEES a de son côté publié un avis sur les mesures de sécurité à mettre en place pour l’horeca. L’objectif des mesures est de garantir et protéger un maximum la santé des clients, mais aussi du personnel.
Pour la clientèle
- Chaque client devra réserver sa table. Il avait été avancer que les identités de chaque client soit exigée sous peine de se voir refuser l’entrée de l’établissement, et conserver durant deux semaines minimum devrait permettre de tracer les malades potentiels. Or, Denis Ducarme, ministre de Indépendants et des PME, précisait ce 3 juin, que cette exigence contrevient au règlement général sur la protection des données (RGPD), dont y obliger la clientèle serait illégal.
- La distance entre les personnes présentes devra être de 1,5 m. Les portes devront être maintenues ouvertes pour éviter les manipulations multiples, ou être désinfectées toutes les demi-heures.
- Chaque tablée devra respecter la bulle sociale préconisée par le CNS.
- Pas de commande ni de consommation au bar ou debout. Pas d’entrée et sortie pour aller fumer.
- Le passage aux toilettes devra se faire avec un masque et toujours à distance les uns des autres. Plus de serviettes en tissus pour le séchage et un nettoyage fréquent des sanitaires sera imposé.
Pour le personnel
- La fin du travail et la fermeture de l’établissement devront se faire à minuit au plus tard.
- Le port du masque sera de rigueur. Et parfois, celui des gants. Chaque membre du personnel devra se laver les mains au minimum toutes les 30 minutes.
- Chaque table et chaise devra être désinfectée après le départ de chaque client. Aucun récipient (salière, flacon, etc) ne devra se trouver sur les tables, qui seront recouvertes de nappe en papier de préférence.
- Le nettoyage en salle et en cuisine devra être effectué par les mêmes personnes.
- En cuisine, les règles d’hygiène strictes déjà en place devront être suivies. Chaque plat sorti de cuisine devra avoir été travaillé de préférence par une seule personne.
- Les déplacements devront être réduits, les croisements limités au maximum. Les cuisines ne seront plus accessibles aux fournisseurs.
Du côté des patrons, à l’annonce de ces mesures, l’enjeu sera d’évaluer si son établissement pourra y répondre, mais aussi d’en évaluer le coût. Sachant que les établissements ne pourront vraisemblablement retrouver leur régime habituel, réduisant par la même les rentrées d’argent. Anticiper ces aménagements et réouvertures semble donc indispensable. Relancer la machine, tester l’efficacité des adaptations, l’application des consignes prendra forcément un certain temps. Et le temps c’est de l’argent car rappelons-le : depuis le 13 mars, bars et restaurants sont fermés. On estime entre 45 et 50 millions d’euros la perte quotidienne du secteur depuis cette date.
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