prend son envol

En tout juste trois ans d’existence, le collectif belgo-suisse Big-game a réussi à imposer sa patte jubilatoire dans le bouillonnement des lancements du Salon du meuble de Milan. Cette année encore, le trio a choisi d’y présenter  » pl : : s is more « . Une collection pétillante que Weekend, qui suit depuis l’origine le travail de ces jeunes créateurs, a pu découvrir en primeur. Fidèle à son style économe et plein de fantaisie, l’équipe, dont le studio virtuel se partage entre Lausanne et Bruxelles, a choisi de détourner avec humour – un ingrédient qu’elle manie avec constance et subtilité – le célèbre adage  » less is more  » (NDLR : moins, c’est mieux) si cher à l’architecte Mies Van der Rohe (1886 – 1969) et aux défenseurs du minimalisme. Pas question pour autant d’alourdir les objets par des fioritures inutiles.  » Nous avons pris comme point de départ des éléments très simples, un mode de production ou un matériau, détaille Elric Petit. Nous avons tenté d’y ajouter un petit twist, tout en préservant l’intégrité de l’élément de départ.  » Less is more  » reste un principe fondamental de notre démarche, mais enrichi d’un apport inattendu.  » Ainsi, la Bold Chair (3.), inspirée de la structure élémentaire d’une chaise en tube métallique  » s’épaissit  » par l’effet du rembourrage. Et la tubulure elle-même y tient lieu d’assise confortable. Créé à partir de deux fentes découpées dans une pièce de bois linéaire, le portemanteau Coat Rack (2.), déjà édité chez Vlaemsch (), expose au premier regard l’histoire toute simple de sa fabrication. Partant du geste d’un enfant, le tapis Miles (5.) – vendu avec trois petites voitures en bois – entremêle les lacets tortueux d’un échangeur autoroutier imaginaire. Conçu au départ d’une plaque d’aluminium thermolaqué, le luminaire modulaire Link (4.) distribue la lumière à partir d’un seul point d’accrochage. Quant au jeu d’haltères en granit noir Stone Dumbbells (1.) – une commande du label ultrachic 20LTD qui édite et commercialise des objets exclusifs signés BarberOsgerby, Emilio Pucci ou Theo Fennel…-, il exploite la lourdeur naturelle de la pierre. Enfin, petit clin d’£il à la Suisse qui organise cette année l’exposition de ces trois anciens étudiants de l’Ecal (Ecole cantonale d’art de Lausanne), le sweatshirt Swiss Apparel arbore un  » manuel de survie « , soit une compilation de phrases courantes rédigées en allemand, français, italien et romanche. Un concept à exporter dans une variante belgo-belge ?

Isabelle Willot

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