Comment Clémentine Galey est devenue la voix de la maternité décomplexée avec Bliss Stories

Clémentine Galey, la podcasteuse derrière Bliss Stories © Renaud Callebaut
Kathleen Wuyard
Kathleen Wuyard Journaliste

Fondatrice du podcast décomplexé sur la maternité Bliss Stories, la Parisienne Clémentine Galey multiplie les projets, dont un spectacle inspiré des témoignages recueillis et présenté au Cirque royal à Bruxelles, ce 22 novembre. Objectif: célébrer toutes les femmes, avec ou sans enfants.

Votre podcast, « Bliss Stories », est devenu une référence pour nombre de (futures) mamans. Comment expliquez-vous cet engouement?

Le propre des succès fulgurants est de se trouver au bon endroit au bon moment. La quarantaine a réveillé en moi l’envie de me rendre utile, de développer un projet qui ait du sens, et c’est en réalisant le manque d’informations qui persistait autour de la grossesse et de la maternité que l’idée de Bliss Stories m’est venue. Les audiences ont tout de suite été dingues, je ne m’attendais pas à une telle fulgurance. A l’époque, c’était le premier podcast sur le sujet, c’est comme si on avait ouvert la boîte de Pandore et libéré des voix qui ne demandaient qu’à s’exprimer.

C’est important pour vous de leur offrir une plateforme?

Le savoir, c’est le pouvoir. C’est mon mantra, et je suis persuadée qu’en s’informant, on gagne en puissance. Je suis quelqu’un de curieux de nature, je ne sais pas si c’est un défaut ou une qualité, mais j’ai toujours adoré écouter les gens, leur poser des questions, creuser leurs histoires… C’est naturel pour moi de me renseigner, mais ce n’est pas le cas de tout le monde et c’est pour ça qu’il est important de partager ces savoirs.

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Podcast, colis pour futurs parents, réseaux sociaux, spectacle… Vous multipliez les projets, sans montrer de signes de fatigue.

S’il existait un mode d’emploi pour lâcher prise, ce serait merveilleux. Je ne carbure pas au repos mais à l’hyperactivité – heureusement, ce n’est pas pareil pour tous, sinon la vie serait très fatigante. J’adorerais célébrer la mollesse, mais je ne suis pas paramétrée comme ça. Par contre, c’est clair qu’il faut savoir lâcher prise parfois, parce que c’est quand on y arrive, quand on débranche son cerveau et qu’on prend le temps de s’écouter, que des choses magiques peuvent se produire. Si on était tous en possession de la méthodologie pour y arriver, cela réglerait bien des problèmes, que ce soit dans le couple, au travail ou en famille.

Votre énergie ne refléterait-elle pas celle de votre ville natale?

Paris est une ville qui prend autant d’énergie qu’elle en donne. Je fais partie des rares personnes qui y sont nées, y ont grandi et y habitent toujours, tout comme mes parents et mes grands-parents avant moi. Je suis une Parisienne pur jus, et j’aime la capitale autant que je la déteste. D’un côté, je me sens privilégiée de vivre et travailler dans une ville qui n’est que beauté, culture et effervescence, mais de l’autre, dès que j’arpente Paris en scooter, je pète un plomb parce qu’il est impossible de circuler, on est complètement asphyxiés… Et puis je suis d’accord que ses habitants sont relou. Ils râlent, ils sont snobs, les serveurs sont odieux… Quand je vais en Belgique, j’ai limite envie de dire aux gens qu’ils sont trop gentils, même si dans la vie, on ne peut jamais être trop serviable ou sympathique.

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Qu’est-ce qui vous nourrit?

Le lien social est essentiel pour moi. Je suis en couple et maman de deux enfants, mais on fonctionne assez peu à quatre. C’est indispensable pour moi de maintenir des liens d’amitié forts, je suis plutôt du genre tribu. J’aimerais dire que je voyage dès que je le peux ou que je lis des bouquins par dizaines, mais c’est faux: mes centres d’intérêt sont très liés à mon travail et à Bliss Stories, et le reste du temps, je le passe avec mes proches.

‘J’aimerais pouvoir figer le temps, parce que je vis ma meilleure vie.’

Vous-même maman de deux enfants, vous avez récemment passé le cap de la quarantaine. Comment vivez-vous votre rapport à l’âge?

La quarantaine est une période exaltante. Je suis complètement d’accord avec les quadras qui disent qu’elles vivent leurs plus belles années: à 30 ans, si on a des enfants en bas âge, on est épuisée, l’ombre de soi-même, tandis qu’à la quarantaine, on est bien plus en paix avec ses émotions, son corps mais aussi son rapport à la maternité. Ceci étant dit, je n’aborde pas le vieillissement sereinement pour autant: j’aimerais pouvoir figer le temps, parce que je vis ma meilleure vie. La quarantaine est réjouissante, vibrante, excitante… Je n’ai pas envie d’avancer en âge mais bien en expérience.

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Quels sont les avantages d’avoir construit une communauté presqu’entièrement féminine avec Bliss Stories?

Les femmes sont capables du meilleur comme du pire entre elles. Surtout quand on aborde des sujets intenses et émotionnels qui vont au cœur des gens. Le terme «sororité» (lire aussi l’article La sororité plutôt que la rivalité: retour sur une lutte sans merci qui a fait son temps ) a un peu été galvaudé ces dernières années, mais il n’est pas réducteur pour autant. Les femmes ont si longtemps été isolées et peu entendues qu’on a des décennies à rattraper, et on n’aura jamais trop de sororité pour y arriver. Bien sûr, ça tombe parfois un peu dans l’excès et des concepts un peu perchés, mais c’est important de laisser toutes les femmes s’exprimer. Et puis après, chacune pioche selon ses besoins ainsi que ses convictions politiques, sociétales et culturelles. En tant que femme, c’est comme si on était le maillon d’une chaîne de sororité qui nous relie toutes.

Envie d’applaudir le spectacle de Clémentine à Bruxelles? C’est ce 22 novembre, au Cirque Royal, et les places sont disponibles ici: cirque-royal-bruxelles.be et ticketmaster.be.

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