Ines de la Fressange
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Ines de la Fressange : « Être mannequin, c’est comme être Miss France, cela vous poursuit toute votre vie »

Anne-Françoise Moyson

Ines de la Fressange a l’élégance innée. La styliste française qui incarne la Parisienne par excellence partage joyeusement ses tips pour pimper son allure. Tout en signant une collection estivale pour Vilebrequin, elle répond à nos questions sur le vif.

La question qu’on vous pose le plus souvent ?

Si je regrette de ne plus être mannequin. Je ne le suis plus depuis trente ans, mais on m’identifie encore toujours ainsi. C’est comme être Miss France, cela vous poursuit toute votre vie. J’explique alors qu’il n’y a rien de mieux qu’être créative, mais les gens ont plus d’admiration pour ce statut de « demi-déesse » que pour le mérite du travail ou du talent, c’est amusant… 

Un luxe que vous ne pouvez vous refuser ?

Je mets des chaussettes en cachemire, il n’y a que moi qui le sache et qui l’apprécie, des mi-bas, tout doux, généralement d’homme, que je fais broder – comme ça, on ne les mélange pas avec celles des autres. C’est un rêve.  

L’endroit dont vous n’êtes jamais revenue ?

L’Inde, pour sa lumière. Je ne savais pas ce que c’était vraiment avant d’y aller. J’y ai vu ces Indiennes qui marchent sur le bord des routes avec des sari rouge vermillon et leurs bijoux en argent et l’herbe translucide vert pomme, et j’ai compris que tout cela existait grâce à la lumière. Rien pour moi n’est à la hauteur de l’Inde, c’est le summum.

La célébrité avec qui vous aimeriez dîner ?

Le Dalaï-Lama. Je trouve fascinant de rencontrer des gens très élevés spirituellement. 

Le plat qui vous ramène en enfance ?

Le fudge, du pur sucre cuit longtemps avec du lait. Je me souviens que je passais les vacances en Suisse et qu’un type en faisait dans une énorme marmite et que ça sentait très fort dans toute la rue, ma nounou m’en achetait un petit sachet, elle savait que j’adorais ça. 

La chose la plus folle que vous ayez faite ?

Partir à Marseille dans une Austin Morris, à 22 heures, avec mon chien, pour aller retrouver mon amoureux de l’époque. Je me souviens m’être perdue à Lyon en pleine nuit, je suis arrivée à l’aube, le pauvre dormait à poings fermés, c’était un flop total. Une autre petite folie, c’est de m’être coupé les cheveux, ce devait être dans les années 80, je faisais alors 42 défilés avec des cheveux raides comme des baguettes, au carré et j’étais le visage de la campagne Dior. Je suis allé voir mon coiffeur, je lui ai dit « Maintenant, on coupe tout » et lui « Tu es folle », mais j’en avais marre, il fallait couper, dans tous les sens, à la garçonne, genre Peter Pan. Il a fini par accepter, terrorisé. 

Ce qui vous saoule vraiment ?

Les gens qui conduisent vite, qui font vroum vroum et vont quand même devoir s’arrêter au prochain feu rouge. Et ceux qui écrivent des textos au volant. C’est énorme de prendre des risques aussi bêtes.

Le vêtement qui vous a le plus marquée ? 

Mon uniforme, le jean blanc. C’est une solution formidable en été avec des sandales, et en hiver avec des mocassins et une veste bleu marine. Si je dois m’habiller le soir, je mets des chaussures très sophistiquées, des bijoux et un peu plus de maquillage. J’en ai plusieurs, des courts, serrés, pattes d’éléphants, j’en ai évidemment fait dans mes collections, je ne m’en lasserai jamais. 

L’appli de votre smartphone qui est le plus souvent ouverte ?

Le GPS. Pour savoir où l’on se trouve. Je me demande comment on vivait avant… 

Un mot pour vous décrire ?

Bavarde. Je suis trop bavarde. 

Votre achat le plus luxueux ?

Un panier Hermès, avec un fond et des anses en cuir, une petite série limitée. J’étais un peu gênée de le payer si cher mais il était sublime et je suis folle de paniers. Un jour, par hasard, sur eBay ou ailleurs, j’ai vu qu’il coûtait une vraie fortune. Cette petite folie était donc devenue un truc raisonnable si, d’aventure, je voulais le revendre aujourd’hui !

Ce que vous aimeriez faire, là, tout de suite ?

Déjeuner avec une copine parce que je trouve qu’il n’y a rien de mieux. Il faut entretenir ses amitiés, voir ses amies, se raconter ses petites misères qui s’allègent alors énormément.

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