Jeunes filles en fleurs
En mode comme en beauté, le printemps se veut fleuri. Florilège des tendances.
Ne dites plus flower power, dites rock flower. Une expression dont on va user et abuser tout l’été, comme le laissaient pressentir les brassées de marguerites, lys, roses et pâquerettes vues lors de la première des fashion weeks, à New York. A ses cavalières chics lancées dans Central Park, Ralph Lauren faisait ainsi succéder des élégantes en robes longues et larges capelines fleuries. Un choix qu’adoptent également Caroline Herrera, Donna Karan, Anna Sui ou Zac Posen. Quant à Marc Jacobs et Diane von Furstenberg, ils jouent sur la 3D et sur les couleurs franches : le premier propose des robes rebrodées de fleurs et rubans, tandis que la deuxième les reprend sur ses imprimés hippie chic ou les fixe sur des turbans d’inspiration seventies.
Quelques semaines plus tard, à Paris, la tendance se confirme. John Galliano, pour Dior comme pour sa collection en nom propre, pose lui aussi de délicates corolles sur l’épaule ou la tempe de ses mannequins. La maison de l’avenue Montaigne va même plus loin, en proposant pour sa ligne de make-up printemps-été 08 un look » femme-fleur « , dont la poudre illuminatrice Flower Blossom est la quintessence. Un must-have printanier présenté dans une réédition du boîtier classique de Christian Dior, lui qui déclarait : » Je dessinais des femmes fleurs épaules douces bustes épanouis tailles fines comme des lianes et jupes larges comme corolles (sic) « .
Avec ses ombres à paupières et son gloss collectors Fleur de Feu, Guerlain surfe aussi sur la vague, au même titre que les marques plus girly. Chez Chanel, on puise aussi dans le riche héritage de la griffe pour proposer une palette reprenant le camélia cher à Mademoiselle, décliné dans quatre tons pastel irisés. Tantôt dessinée sur une broche, tantôt en cabochon sur une compensée, la fleur fétiche de Gabrielle Chanel se retrouve aussi ce printemps dans les accessoires de la marque. Sur les podiums parisiens toujours, Jean Paul Gaultier, plutôt axé guerilla chic ( lire en pages 68 á 71), coiffe ses mariées de pivoines géantes. Dries Van Noten, Alexander McQueen et Nicolas Ghesquière, qui réinterprète les robes cocons de Cristobal Balenciaga, font également écho à ce trend incontournable. Et, de Junya Watanabe à Yohji Yamamoto en passant par Tsumori Chisato, même les Japonais s’y mettent. La lame de fond a également éclaboussé les collections haute couture, présentées fin janvier dans la capitale française.
A Londres, ce sont Luella et Giles qui incarnent le mieux la tendance : la première taille dans le liberty des chemisiers, jupes et petites robes, le second appose pétales et feuilles en plastique sur ses créations virginales ou poudrées. Mais c’est sans conteste la mode italienne qui offre le plus joli bouquet d’imprimés floraux. D’un côté, les inconditionnels du fouillis végétal : D&G, Etro, Alessandro Dell’Acqua et SportMax. De l’autre, les partisans du gigamotif stylisé : Antonio Marras et Gucci. Missoni, Moschino et Roberto Cavalli réconcilient les deux clans en proposant un florilège des deux options. Quant à Miuccia Prada, dont on sait qu’elle aime s’associer à des designers et photographes, elle ne se contente pas d’en faire le motif central d’une collection sublime : elle inclut les fleurs dans un court-métrage intitulé Trembled Blossom, présenté à New York le 5 février dernier. Cet été, donc, dites rock flower. Mais surtout, quoi que vous disiez, dites-le avec des fleurs.
Delphine Kindermans
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