La ville qui voit la vie en vert
Métropole branchée, bouillonnante de créativité, elle s’impose comme un pôle économique, financier, scientifique et artistique. Mais la cité alémanique joue aussi – avec succès – la carte green : grâce, notamment, à l’eau parfaitement pure de son lac, ses nombreux parcs publics et la forêt qui recouvre un quart de sa superficie.
Tandis que le soleil caresse de ses rayons généreux l’étincelant Lac des Cygnes suisse zurichois, de gracieuses silhouettes blanches glissent sur l’eau et les fontaines déploient leurs jets festifs. Sur la rive, un bâtiment carré, habillé de blanc, arbore en lettres étincelantes » Lindt Maître Chocolatier de Suisse « . On y planterait bien les dents, tant ces gros caractères évoquent avec gourmandise des carrés de chocolat dans leur emballage de papier doré.
Zurich, petit paradis sur Terre ! Dans son édition de juillet dernier, Monocle, l’hypissime magazine international basé à Londres, a attribué à Zurich la troisième place de son classement annuel des 25 villes les plus agréables à vivre au monde. » Les Suisses sont très attentifs à l’environnement et fiers de leurs richesses naturelles « , s’enthousiasme » Zimoon « , notre guide. Son badge affiche » Simone « , mais son prénom se prononce à l’allemande et, comme nombre de Suisses branchés, elle avale les dernières lettres de Zurich au profit d’un affectueux Züri.
» Dans le lac de Zurich, vous pourriez littéralement boire la tasse, poursuit Simone. Son eau est la meilleure du pays, comprenez, l’une des plus pures au monde. Et si Züri affiche une propreté irréprochable, elle est aussi une métropole débordante de vie : vous pouvez y nager dans une onde claire en journée et, le soir venu, plonger dans une vie nocturne que la planète entière nous envie. «
La nuit, le jourà rythmés par la légendaire précision suisse, matérialisée dans les boutiques par des coucous ou montres Swatch (lire aussi en pages 12 à 16). L’alpha et l’oméga de l’horlogerie. Dans les échoppes de souvenirs, les symboles de la Suisse sont omniprésents : Heidi et Guillaume Tell, l’or et l’argent, l’edelweiss et le chocolat, les images du Matterhorn, dont le sommet pointu a inspiré la forme du Toblerone, la Croix-Rougeà » Vous oubliez notre neutralité séculaire, mais elle est évidemment plus difficile à représenter, glisse Simone. C’est une valeur qui reste très importante à Zurichà Une fois sorti de prison, Mountazer al-Zaïdi, le célèbre lanceur de chaussures irakien, qui avait visé George Bush en décembre 2008, à Bagdad, a demandé à pouvoir s’installer ici ! «
Alors que Berne est la capitale administrative de la Confédération suisse, Zurich est la première ville du pays par le nombre d’habitants. Elle s’impose aussi comme un pôle économique, financier, scientifique et artistiqueà sans jamais négliger la qualité de la vie. Pour preuve : la supériorité du réseau de transports en commun, le faible taux de criminalité, les nombreuses activités culturelles, l’excellence de la gastronomie, le niveau élevé de l’enseignement, l’engagement de la population à limiter sa production de CO2.
Zurich s’est ainsi dotée d’une force d’attraction inouïe. » Une partie des montagnes qui entourent le lac ont reçu un surnom, épingle Simone. Le Beverly Hills local, où ne vivaient que des fermiers il y a cent ans à peine, accueille aujourd’hui des célébrités des quatre coins du monde. Tina Turner y a une propriété, pour ne citer qu’un exempleàQuant à l’université de Zurich, elle a formé 12 Prix Nobel ( NDLR : dont le célèbre physicien Albert Einstein, lauréat en 1921 – fondée en 1883, on y recense actuellement 24 000 étudiants, dont 14 % en provenance de l’étranger). Et si la Sorbonne, à Paris, fut la première à admettre des étudiantes, Zurich est la deuxième. »
La cité alémanique peut aussi jouer la carte green grâce à de nombreux parcs publics et la forêt qui recouvre un quart de sa superficie ; soit 60 m2 de surface boisée par habitant. Les citadins n’en aiment pas moins passer leur temps libre dans la nature, qui n’est du reste jamais bien loin. Où que vous vous trouviez à Zurich, les bois peuplés de chevreuils et d’écureuils, de piverts et de lièvres, ne sont jamais à plus d’une dizaine de minutes.
Par Griet Schrauwen / Photos : Wouter Van Vaerenbergh
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