
Pourquoi l’hiver est la saison idéale pour lire des thrillers
Bien que les températures ambiantes vous donnent déjà la chair de poule, l’hiver est la saison parfaite pour frissonner en lisant des thrillers.
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si nombre de thrillers ont pour décor des paysages enneigés et une ambiance aussi glaçante que la météo que subissent les protagonistes. Des « wintry mysteries » au « winter thrillers », le genre a même droit à sa propre catégorie littéraire chez les lecteurs anglophones. Mais pourquoi l’hiver se prête-t-il si bien à la lecture de romans à suspense?
Déjà parce que la saison est particulièrement adaptée à la pratique de la lecture en général. Entre les journées plus courtes que jamais, la météo capricieuse et un moral souvent pas plus au beau fixe que cette dernière, la période invite à rester à l’intérieur, et si possible, à en profiter pour pratiquer une activité qui fait du bien au moral, la lecture en tête. Un bon livre, une couverture moelleuse, une tasse de breuvage fumant: pour peu, on en viendrait presque à se réjouir qu’il fasse froid et gris. Et c’est sans compter sur les bénéfices inhérents à la lecture de thrillers.
Une forme de gymnastique mentale
D’après une étude réalisée par des chercheurs en neurosciences de l’université d’Emory, à Atlanta, la lecture de thrillers équivaudrait à une forme de gymnastique mentale en engageant simultanément plusieurs parties du cerveau. En gardant les lecteurs captivés jusqu’à la dernière page, les romans à suspense font non seulement travailler les synapses mais offrent aussi une échappatoire, permettant à l’esprit d’explorer une réalité autre que la nôtre. Une opportunité plus que nécessaire durant des mois pas toujours tendres avec la santé mentale et souvent considérés comme les plus déprimants de l’année.
Autre avantage: bien que la lecture de certains thrillers puissent s’avérer quelque peu angoissante, elle fait aussi office d’anti-stress. En effet, une fois la résolution de l’histoire atteinte, le dénouement de toute la tension accumulée au gré des pages a un effet cathartique et permet de relâcher pas mal de pression d’un coup. Un exutoire nécessaire à l’heure de la reprise et de la pression de bonnes résolutions pas toujours faciles à tenir. Et si, paradoxalement, l’hiver est une période où la pression, qu’elle soit sociale ou professionnelle, a tendance à augmenter, la saison amène aussi avec elle une forme de léthargie. Or avec leur construction en puzzle et leur enchevêtrement d’indices, romans policiers, thrillers et autres polars activent l’esprit et le gardent affûté en dépit de la mollesse ambiante. Envie d’en juger par vous-même?
Nos 5 coups de coeur dans les sorties récentes au rayon thrillers
« Je ne suis pas là », Lize Spit
« Je ne suis pas là », Lize Spit
Après le très remarqué « Débâcle », Lize Spit revient avec une troublante histoire de dévotion et de trahison sous forme de thriller haletant, celle de Leo, qui vit avec son petit ami Simon depuis dix ans. Lié par une enfance troublée, le couple vit parfaitement heureux. Jusqu’à ce que tout change : Simon rentre chez eux au milieu de la nuit et Leo ne le reconnaît plus, ni dans ses gestes, ni dans ses mots. Lentement, l’existence méticuleusement construite de Leo s’effondre, jusqu’à mettre sa vie en danger…
« En secondes noces », Shari Lapena
« En secondes noces », Shari Lapena
Sur papier, Stephanie est comblée : elle a un mari attentionné, une jolie maison dans un quartier huppé, d’adorables jumelles âgées de quelques mois. Certes, elle manque de sommeil et son moral s’en ressent. Mais bientôt les bébés feront leurs nuits, et tout ira mieux. C’était sans compter l’irruption de la blonde et vénéneuse Erica Voss. Alors que Patrick a toujours prétendu que sa première épouse était morte dans un accident de voiture, Erica présente une version des faits bien plus sordide….
« L’oiseau qui buvait du lait », Jaroslav Melnik
« L’oiseau qui buvait du lait », Jaroslav Melnik
Après « Macha ou le IV e Reich », Jaroslav Melnik est de retour avec un polar singulier et profondément perturbant qui interroge l’amour maternel, la dépendance et les croyances auxquelles on se raccroche. Dans « L’oiseau qui buvait du lait », on découvre une série de crimes hors-normes qui se produit à Vilnius. Des jeunes filles sont retrouvées mortes, nues, un oiseau déposé sur leurs cadavres. Toutes avaient récemment accouché et l’assassin avait tété leur sein gauche.
« D’origine inconnue », Linwood Barclay
« D’origine inconnue », Linwood Barclay
Redoutable maître du thriller psychologique, Linwood Barclay s’empare du sujet de la recherche ADN pour livrer un récit effrayant, addictif et diablement noir. Celui de Miles Cookson, un millionnaire de quarante-deux ans qui a tout ce dont il peut rêver. Tout sauf du temps : atteint d’une maladie incurable, il doit rapidement mettre son testament au clair. Et affronter son passé. Car vingt ans plus tôt, Miles a vendu son sperme pour financer ses études. Et rencontrer les neuf enfants qui partagent son ADN va s’avérer moins simple que prévu…
« L’affaire du Dr Cream », Dean Jobb
« L’affaire du Dr Cream », Dean Jobb
Né à Glasgow en 1850, élevé dans la ville de Québec et ayant étudié à l’Université McGill, le Dr Thomas Neill Cream est suspecté d’avoir tué deux femmes, à Québec et en Ontario, et jusqu’à quatre personnes à Chicago, avant d’arriver à Londres en 1891. Il commence alors à utiliser des pilules contenant de la strychnine pour tuer des prostituées et devient l’un des tueurs les plus prolifiques de l’histoire. À la manière de Jack l’Éventreur, ce médecin assassin cible essentiellement des femmes vulnérables et désespérées, très pauvres ou prostituées, qui lui demandent une assistance médicale.
Articulé autour du procès s’étant déroulé à Londres en 1892, L’affaire du Dr Cream met en lumière la confiance aveugle accordée au personnel soignant de l’ère victorienne, ainsi que les enquêtes policières bâclées, les fonctionnaires corrompus et la moralité douteuse de l’époque qui permettent à un homme en situation de pouvoir de s’en prendre à des femmes et de tuer, encore et encore.
S’appuyant sur des recherches minutieuses, Dean Jobb nous entraîne dans les bas-fonds d’une enquête sordide qui va révolutionner les techniques d’enquête de Scotland Yard à une époque où les services de police dédaignent encore l’utilisation de la science pour résoudre les crimes. C’est après la découverte de ces crimes odieux que s’impose le concept encore inconnu de tueur en série : la police est pour la première fois confrontée à une toute nouvelle race d’assassins sans motifs ni remords : ceux qui tuent pour le simple plaisir.
Le récit méconnu de ce Jack l’Éventreur canadien n’a pas fini de vous faire frissonner…
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