Nos 100 restaurants préférés, 2/8: baguettes magiques, les tables asiatiques coups de cœur

Cagette, à Namur. © SDP
Michel Verlinden Journaliste
Wim Denolf Journaliste Knack Weekend

Qu’elles soient japonaise, thaïlandaise, chinoise ou vietnamienne, les cuisines asiatiques déferlent sur nos assiettes… Et personne ne s’en plaindra.

RÉGION BRUXELLOISE

MENMA

123, avenue des Saisons à 1050 Bruxelles | Facebook: Menma Ixelles | Fermé lundi, mardi midi, mercredi midi et jeudi midi | Ramens dès 15,80 euros.

Cela fait un moment que l’on traque le meilleur ramen de Bruxelles. Cette fois, on pense tenir le graal avec Menma, petite cantine nipponne appliquée du bouillon. Dans un décor sans relief constitué d’une salle, d’une cuisine ouverte et d’une terrasse, le mangeur solitaire s’envole vers d’autres méridiens. C’est particulièrement le «veggie ramen» que l’on retient, en ce qu’il est l’un des rares de la capitale à faire valoir un jus 100% sans protéines animales tout en ne faisant pas l’impasse sur l’intensité de goût que l’on est en droit d’attendre d’une telle préparation. Agrémentée de pousses de soja, d’algue nori, de jeunes oignons, d’edamame, de wakamé et d’un œuf mariné au soja, cette soupe invite au silence.

NENU

21, rue Dejoncker à 1060 Bruxelles | nenu.be | Fermé dimanche, lundi et mardi midi | Assiettes entre 7 et 19,50 euros.

Depuis 2019, cet établissement mis en scène par le studio MurMur cartonne par le biais d’une approche de petites assiettes à partager, un concept dit «an-nhau» au Viêtnam, qui tombe à pic à l’heure du grignotage généralisé. Le tout pour des préparations fusion osant, par exemple, la rencontre des nouilles udon et de la salsiccia italienne. Le chef Anh-Tu Pham ne recule devant rien pour faire évoluer la perception de la gastronomie du Viêtnam, qu’il s’agisse de servir un os à moelle pour restituer la tradition qui consiste à grignoter les os ayant servi à l’élaboration du célèbre potage pho, ou de proposer une tête de saumon grillée, nuoc mam et herbes fraîches. Sans oublier des desserts incroyablement gourmands.

restaurant asiatique nenu
Nenu, à Saint-Gilles. © SDP / VIVI PHAM

YAMAYU SANTATSU

141, chaussée d’Ixelles à 1050 Bruxelles | yamayu.be | Fermé dimanche midi et lundi | Plats entre 10 et 35 euros.

Cette enseigne légendaire compte parmi les pionniers de la gastronomie du Soleil levant à Bruxelles. Son histoire, qui remonte à 1978, est marquée du sceau d’une incroyable constance. Attention, l’endroit est rugueux: on est accueilli ici par une patronne plutôt revêche dont le mari s’active en cuisine. Surtout, ne pas se formaliser, cela fait partie du charme. On vient ici idéalement pour l’excellent santatsu chirashi, un bol de riz accompagné de poisson cru, aussi délicieux que bon marché. Il est invariablement servi avec une coupelle de bulots, des légumes fermentés et une soupe miso. Le temps de ce repas sain et roboratif, on quitte Bruxelles pour Tokyo.

WALLONIE

AN-NAM

14, rue Charles Dupret à 6000 Charleroi | Facebook: Le Restaurant An-Nam | Fermé mardi | Plats entre 13 et 20 euros.

Si le décor de cette enseigne évite les poncifs propres aux cantines asiatiques de première génération, il n’est pas non plus de ceux qui drainent les foules, avec son mobilier colonial et sa propension au bambou. Pourtant An-Nam s’est imposé à juste titre comme un classique carolo depuis plus de vingt ans. C’était d’autant moins gagné que l’approche «Qui trop embrasse mal étreint» – comprendre une carte se partageant entre spécialités chinoises, thaïlandaises et vietnamiennes – est du genre à inspirer la plus grande méfiance. Malgré cela, Ngoc Dinh Gây Pham signe un potage pho du feu de Dieu restituant l’explosion de saveurs propre à cette préparation emblématique du Viêtnam, voire un porc au curry rouge tenant toutes ses promesses.

CAGETTE

17, rue des Brasseurs à 5000 Namur | Facebook: Cagette Namur | Fermé dimanche et lundi | Plats entre 7 et 26 euros.

Envie d’un dépaysement plus subtil? Cagette convoque l’Asie autrement que frontalement, d’une manière que l’on qualifiera d’organique. Dès la façade, cette cave à manger rappelle l’esprit d’une petite boutique parisienne du début du siècle précédent. A l’intérieur, des tables et chaises surannées, des plantes vertes et des affiches vintage décalées. La cuisine revisitée s’est manifestement inspirée des nombreux voyages asiatiques du patron. On se laisse tenter par les assiettes à partager: tartare de bœuf (viande de chez Roland) soja et poire, sésame et œuf mariné ; broccolinis, purée, salsa miso et sésame noir ; voire poulet karaage (pané et frit à la japonaise), livèche, mayo et lime. Super bon. Les vins, tous nature, changent au gré des envies du patron et des saisons, tout comme les plats.

Cagette, à Namur.
Cagette, à Namur. © SDP

CHEZ CHEN

873, chaussée de Dinant à 5100 Wépion | chezchenwepion.be | Fermé lundi et mardi | Plats entre 16 et 25 euros.

Une maison de style mosan, tout près de la rivière, pour planter le décor, et dès l’entrée de bonnes odeurs qui chatouillent les narines. La salle à la déco contemporaine ponctuée de discrètes touches asiatiques se répartit en plusieurs espaces, le plus convoité étant celui qui aligne de grandes baies vitrées offrant une vue imprenable sur la Meuse, ses rochers, ses péniches et ses canards. L’accueil prévenant lève le voile sur une carte qui pratique une cuisine chinoise plus littéraire que littérale, comprendre adaptée aux palais d’ici. Le bœuf asperges et shiitakés en témoigne joliment avec ses cuissons tendres et ses saveurs bien sages. La carte des vins réserve la bonne surprise d’une longue balade classique et éclairée dans le vignoble français.

NOUILLES FRAÎCHES

10, rue de la Régence à 4000 Liège | Facebook: Nouilles Fraiches | Fermé dimanche | Plats entre 10 et 15 euros.

Cette adresse au comptoir en bois clair ne paie pas de mine. Il s’agit pourtant d’un bar à nouilles de grande qualité qui doit son existence à un couple touchant. Les pâtes en question y sont préparées minute avant de rejoindre un bouillon maison avec du piment, du lard poché et de la coriandre. Le spectacle de leur confection est à ce point fascinant qu’il est difficile de détacher le regard des écheveaux de nouilles qui s’étirent entre les mains du chef Zhou. Mais la fraîcheur ne fait pas tout, le secret de leur réussite réside également dans une application et une constance impressionnantes. Pas envie de nouilles? Les raviolis grillés de Yanj s’offrent aussi à la dégustation, sourire et gentillesse compris. Accords mets-boissons assurés par Tsingtao.

O'Sushi, à Chapelle-lez-Herlaimont.
O’Sushi, à Chapelle-lez-Herlaimont. © SDP

O’SUSHI

16, rue de Manage à 7160 Chapelle-lez-Herlaimont | osushi.be | Fermé lundi, mardi, mercredi midi et jeudi midi | Assortiment entre 4 et 15 euros.

A force de croiser les sushis à tous les coins de rue, on en oublie qu’au Japon il s’agit d’un mets d’exception, réservé aux évènements festifs. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’apprentissage du sushiya, le maître sushi, s’avère long et fastidieux. Heureusement, il existe en Belgique une poignée de chefs qui ne badinent pas avec cette tradition. Marco Di Leto est de ceux-là, indubitablement. Non seulement l’intéressé travaille exclusivement des produits frais qu’il prépare minute, mais en plus il ne manque pas d’idées pour des créations détonantes – ainsi d’un roll signature comme le «O’Lardo moi» composé de poulet crispy, de roquette et de crème mascarpone enrobés dans une fine tranche de lard di Colonnata. Le chef propose également baos pas banals et ramens.

FLANDRE

BODHI

140, Mechelsestraat à 3000 Louvain | bodhiplantbased.be | Fermé lundi et mardi | Plats entre 9 et 15 euros.

Un monde meilleur commence par vous-même. C’est ainsi que Bodhi a fait le choix radical mais évident de cuisiner de la manière la plus exempte de cruauté possible. Un menu limité, mais toujours délicieusement frais et végan. Vous pouvez commander des sushis, mais avec du saumon végan, ou un bao à la vapeur dans lequel il n’y a pas de viande mais du jacquier. Parce que la vie quotidienne ne permet pas toujours de se poser pour manger au restaurant, Bodhi propose également des plats cuisinés, la Bodhi box. Vous pouvez soit la réchauffer et la manger à la maison, soit l’emporter chaude et la savourer en pique-nique.

BOO RAAN

17, Edward Verheyestraat à 8300 Knokke | booraan.be | Fermé dimanche et lundi | Menus à partir de 80 euros pour 2 personnes, plats à partir de 24 euros.

Le prix du restaurant asiatique de l’année n’est pas décerné à la légère. En 2018, Boo Raan a eu le privilège de mettre cette couronne sur sa tête. Quand une étoile Michelin s’ajoute un peu plus tard, vous savez que vous êtes sur le bon chemin. Le chef Dokkoon Kapueak sert une authentique cuisine thaïlandaise avec des recettes typiques ou non. Satays, boulettes et rouleaux de printemps suivis d’un curry aromatique ou de nouilles pad thai. Et puisque tout ce choix provoque souvent un certain embarras, il existe quelques menus à partager. Mention spéciale pour le menu Isaan, qui propose des plats de la région natale du chef.

HEY JOO

18, Oudburg à 9000 Gand | heyjoo.be | Fermé lundi et mardi | Plats à partir de 12 euros, snacks à partir de 6,50 euros.

Chez Hey Joo, vous mangez coréen comme il se doit: une table remplie de petits (ou moins petits) plats et bols que vous partagez ou gardez pour vous tout seul. Ou encore un plat principal comme le bibimbap, du riz cuit à la vapeur avec toutes sortes de légumes, de la viande et une sauce épicée, accompagné de boulettes, d’ailes de poulet ou d’une portion obligatoire de kimchi. Découvrez une multitude de saveurs riches d’une cuisine qui nous est encore trop peu connue. Parce qu’un snack peut aussi être sain, appétissant et très savoureux.

YI(JIANGNAN)

359, avenue de la Forêt de Soignes à 1640 Rhode-Saint-Genèse | yijiangnanrestaurant.be | Fermé mardi, mercredi et samedi midi | Plats entre 21 et 28 euros.

Exempt des habituelles colonnades et autres dragons rouges, le Yijiangnan – que le couple de patrons, Hen Ping et Ling Fang, ont raccourci en «Yi» – cache bien son jeu derrière une banale façade précédée par un charmant petit jardin et prolongé par une adorable terrasse. Le cadre de cette adresse tout en longueur se distingue par de belles banquettes en cuir, un joli papier à tapisser et des luminaires seventies. A l’image du décor, la cuisine ne se contente pas d’ânonner les cartes postales de la cuisine chinoise. Ainsi d’un terre-mer épatant à base de calamars et de saucisse à l’alcool de riz Mei Kuei Lu (une liqueur de sorgho aux pétales de rose). Assortiment de dim sum à ne pas rater en entrée.

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