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lampe FAN de Sep Verboom, gagnant du Designer of the Year 2020.

Muller Van Severen, Vincent Van Duysen, Marina Bautier, Tangelder (Destroyers/Builders), Sylvain Willenz. Tous ont été élus « Designer de l’année » par Le Vif Weekend, une récompense convoitée décernée par notre magazine depuis 2006. Quel·le·s ont été les lauréats depuis 17 ans? (Re) Découvrez le ici.

« Mes créations ne se démarquent pas, tout comme moi »

Avec son studio de design Julienrenaultobjects, le designer français basé à Bruxelles met en scène des objets qu’il anime lui-même de la création à la présentation. A la fois designer, photographe et architecte d’intérieur, il met sa fascination pour les formes industrielles au service de l’usage quotidien. Il est notre Designer de l’année 2024. « Il est important pour moi que lorsqu’une de mes créations est placée dans un espace, elle contribue aussi à l’atmosphère générale »

Lire notre interview de Julien Renault

« Pour nous, un produit n’est jamais terminé »

Charlotte Gigan et Martin Duchêne ont fondé Studio Biskt en 2018. Depuis, ils dépoussièrent l’image de la céramique et jettent un pont vers le monde industriel. mêlant processus industriels et fabrication artisanale pour créer des objets. Leur marque de fabrique est la traduction artisanale de la technique d’extrusion industrielle. Elle est à la base de vases et d’autres objets d’intérieur, ainsi que de sièges modulaires et de pièces uniques pour le circuit des galeries, à l’image des bancs Balik ou des vases Tulumba. Ces dernières années, le duo a également fabriqué des carreaux sur mesure pour des projets privés de cuisine, de salle de bain et de piscine, ainsi que pour des établissements tels que le restaurant libanais Habibi à Ixelles ou encore Food-Le Comptoir à Lille.

Découvrez l’interview intégrale du duo Studio Biskt

« Je ne suis lié à aucune période, aucun style, aucune culture »

35 ans, l’architecte d’intérieur bruxellois Sébastien Caporusso affiche son penchant pour les matériaux nobles qu’il n’hésite pas à recycler et pour la production de meubles en petite série réalisés en collaboration avec des artisans d’exception. Il vient de finaliser l’aménagement d’un espace de coworking en plein coeur de la capitale. Autant de raisons de l’élire Sébastien Caporusso Designer de l’année 2021.

« En tant qu’architecte d’intérieur, il m’est difficile de ne pas être impliquée dans le design, de ne pas vouloir concevoir des espaces spécifiques. En ce sens, je m’inspire des architectes-designers de la première moitié du XXe siècle, comme Charlotte Perriand, qui ont créé des œuvres totales et se sont penchés sur tout, de la façade aux poignées de porte en passant par les couverts. Il y a derrière cela une vision globale et complète ». »
Découvrez l’interview de Sébastien Caporusso

« Pour moi, il ne s’agit pas de cash, mais de profit au niveau social »

Avec sa Livable Platform, Sep Verboom veut aller à contre courant de l’industrie traditionnelle du design. L’idée du designer vedette qui crée des objets de petite taille destinés à la consommation est dépassée ». Sep Verboom est à l’origine de nombreux projets de design social, notamment des collaborations avec Papilio (Rope Hope), Vincent Sheppard (Aya) et Artesol (Caro Barro). Il a remporté le prix Henry van de Velde pour les jeunes talents en 2018 et de nombreux autres projets lui ont valu des prix et de faire parler d’eux dans la presse.

Lisez notre interview de Sep Verboom

« Je veux que mes créations fassent des étincelles »

Linde Freya Tangelder n’est pas une créatrice typique de meubles ou d’objet. Elle se situe dans une zone floue entre l’art et le design, et fait partie d’une nouvelle génération de designers qui s’imposent sur la scène internationale.

« Je ne veux pas non plus créer une belle chaise ou une belle table, je veux faire réfléchir les gens. Comment pouvez-vous utiliser cet objet, d »où vient-il et pourriez-vous l’utiliser d’une manière différente de celle à laquelle vous vous attendiez ? Je trouve les choses plus intéressantes lorsqu’elles ne sont pas toutes définies. Tant pour moi que pour l’utilisateur de mes objets ».

Découvrez notre entretien avec Linde Freya Tangelder

« Il ne sert à rien de concevoir une table qu’aucun de mes amis ne pourra s’offrir »

 » Je ne conçois pas des objets pour qu’ils crient mon nom, mais pour qu’ils fonctionnent. 99 % des gens se fichent de savoir qui a dessiné leur sofa. Certains peuvent éventuellement s’intéresser à l’histoire de la marque ou être sensibles au fait que leur canapé ait été imaginé par un Belge, mais c’est tout. Et ça me va très bien, même si c’est en train d’évoluer. (…) Et à choisir entre devenir un designer inconnu dont chacun a peut-être un objet chez soi et une star d’Instagram, j’ai fait mon choix.  »

Lire notre interview de Frederik Delbart

« Nous n’allons pas simplement dessiner une chaise. L’exercice consiste à savoir comment pirater l’industrie »

Ce duo est sans doute l’un des choix les plus atypiques de cette. Parmi ces designers d’objets qui se concentrent sur les tables, les chaises, les lampes et les armoires, on trouve Unfold, duo anversois formé par Claire Warnier et Dries Verbruggen. Ils ont inventé un vélo cargo pour en faire un atelier mobile d’impression 3D. Des vases en verre soufflé à la bouche sur une base de céramique imprimée en 3D. Un tour de potier virtuel pour sculpter numériquement des vases en céramique qui ne seront jamais produits.

Découvrez notre interview du Studio Unfold

« Lorsque je conçois des logements, je veux me mettre dans la peau des résidents »

Les critères pour prétendre à notre prix du Designer de l’année sont simples : le lauréat ne doit pas avoir plus de 40 ans. Pourtant, Vincent Van Duysen (61 ans aujourd’hui, 54 ans à l’époque) s’est démarqué des autres. L’architecte anversois est devenu directeur créatif de la grande et prestigieuse maison de design italienne Molteni. Un consécration comparable à celle de Raf Simons à la tête de Dior. Connu pour ses bâtiments, il s’est également reconverti dans le design de produits il y a quelques années. Depuis 33 ans, il dirige son studio d’architecture, qui compte une vingtaine d’employés.

Découvrez notre entretien avec Vincent Van Duysen

« Ce sont des artistes équilibristes qui se situent à l’intersection de l’art et du design »

Ce sont les mots du jury qui a désigné le duo Designer de l’année en 2015. Leur amour pour la sculpture transparait dans leur travail, qui ne perd pas de vue l’aspect fonctionnel », a déclaré le jury. Fien Muller (né en 1978) est photographe, issue d’une famille d’antiquaires. Hannes Van Severen (né en 1979) est un artiste visuel, fils de Maarten Van Severen, célèbre designer belge. En 2011, ils ont sorti leur collection de meubles, sous le nom de Muller Van Severen. En 2013, elle figurait déjà dans l’exposition Designs of the Year du London Design Museum. Depuis lors, les choses vont incroyablement vite pour ce duo.

Retrrouvez notre interview de Muller Van Severen

Des créations sont à la fois modernes et rassurantes

Marina Bautier est une force tranquille doublée d’une travailleuse acharnée. Ses créations ont l’air minimales mais ne le sont pas pour autant. Elle opte pour des formes simples, des matériaux naturels et familiers et un contenu réfléchi afin que l’objet soit plus que simplement fonctionnel. Une création de Marina Bautier est à la fois moderne et rassurante. Tout le monde n’est pas capable de produire cela », s’exprimait le jury en 2014.

Pour en savoir plus sur Marina Bautier, lisez notre interview complète

« Il est difficile d’être simple »

« Je veux arriver à la solution la plus simple. Mais cela peut être très complexe. Il est difficile d’être simple. Mais c’est là notre travail : designers et industriels doivent se plier en quatre pour que l’utilisateur puisse profiter de la commodité. C’est nous qui faisons la gymnastique ».
Jean-François D’Or a récompensé en 2013 pour avoir su mêler avec aisance le ratio et l’émotion, l’humour et le sérieux, la haute technologie et l’histoire, l’art et l’industrie.

Lire notre interview de Jean-François D’Or

‘Un designer pur sang’

Alain Gilles (°1970) est arrivé sur le tard dans le monde du design. Après des études de sciences politiques et de gestion du marketing, il a travaillé dans le secteur financier pendant un certain temps avant d’entamer une seconde vie en tant que designer industriel. D’abord avec le designer Xavier Lust, puis chez Quinze & Milan, jusqu’à ce qu’il ouvre son propre studio en 2007. Très vite, il développe une approche personnelle du design d’objets et de meubles. Depuis, il a travaillé avec de nombreux éditeurs internationaux tels que Casamania, Bonaldo, Buzzispace, Galerie Gosserez, Qui est Paul et o’sun. « Alain Gilles est un designer pur sang. Il maîtrise la technicité du design industriel, doublée d’un grand sens de l’esthétique », avait déclaré le jury en 2012.

Découvrez notre rencontre avec Alain Gilles

« La patience est une vertu »

« Il s’écoule parfois des années entre l’esquisse d’un projet et sa réalisation ». Connue pour ses objets lumineux aériens et poétiques, Nathalie Dewez se distingue par une utilisation parcimonieuse des matériaux. Résultat: des lampes qui dégagent une véritable aura, même lorsqu’elles ne sont pas allumées. Et quand elles le sont, elles apportent une valeur ajoutée indéniable à l’espace dans lequel elles ont trouvé leur place.
Nathalie Dewez travaille pour des marques telles que Ligne Roset, Feld et Established & Sons et réalise des créations sur mesure pour des lieux particuliers. Le jury soulignait à l’époque déjà sa cohérence et son engagement.

Retrouvez notre entrevue avec Nathalie Dewez

‘Je veux enthousiamer les gens’

« Je veux fabriquer des meubles qui enthousiasment les gens. Par leur fonction inattendue ou par une émotion. Je suis en pleine mutation. Ce n’est que maintenant que je commence à gagner de l’argent. Les fabricants me demandent maintenant des objets que j’ai conçus il y a des années. Lorsque ma première table a été terminée, j’ai eu un coup de fouet. Elle est là ! Ma période de rébellion est peut-être liée à la laideur du mobilier scolaire ? Alors vous n’imaginez pas le plaisir que j’éprouve à travailler pour Vannerum, un fabricant belge de mobilier scolaire », déclarait alors le designer.

Lisez notre entretien avec Bram Boo ici

 » Je suis fasciné par la bande dessinée et le dessin animé »

« J’ai toujours aimé fabriquer des objets. Je n’ai jamais aimé les jeux de société, les jeux vidéo ou les jeux de cartes. Je ne pouvais pas me concentrer et je déteste les règles. Adolescent, j’ai lu un livre sur Philippe Starck et je me suis dit que c’était un métier intéressant. On peut aussi bien concevoir l’intérieur d’un avion qu’un presse-citron ». Soudain, j’ai réalisé que chaque objet qui nous entoure est dessiné par quelqu’un ».

Les lampes et objets de Sylvain Willenz sont à la fois fonctionnels et caricaturaux, ce qui n’est pas une combinaison évidente. À l’époque, le jury avait souligné la pertinence de ses choix de matériaux, son sens de l’expérimentation et son esprit d’entreprise.

Pour en savoir plus sur Sylvain Willenz

« Une chaise a été réinventée cent fois. C’est astucieux, n’est-ce pas ? »

Stefan Schöning est un développeur de produits pur sang qui explore désormais aussi les domaines du design public et de l’architecture.

« Je trouve incroyable que le design puisse influencer le comportement d’achat des gens. Prenons l’exemple de l’iPhone. Grâce à son design, Apple vend des logiciels valant des milliers d’euros, chaque jour. Le design est l’élément déclencheur de la vente d’un logiciel qui revient à dix fois plus cher. S’agit-il d’une bonne conception? Je ne sais pas, mais c’est un exemple qui montre que le design peut avoir un impact. »

Notre interview de Stefan Schöning

« On ne peut pas faire un bon produit pour tout le monde ».

Il y a exactement 35 ans, Nedda El-Asmar (54 ans) débutait ses études d’orfèvrerie. Entre-temps, elle a réalisé une série de projets et enseigne dans son ancienne école. « Il faut un objet qui plaise à tout le monde et qui soit facile à utiliser pour tout le monde. On ne peut que faire de son mieux. Je pense que mon travail est accessible, mais abordable, c’est autre chose. D’ailleurs, le travail qui n’est pas accessible est aussi précieux. C’est aussi nécessaire.’

Découvrez ici notre interview de Nedda El-Asmar

« En tant qu’architecte, je n’étais pas satisfait. Ce prix a confirmé que les choses devaient être différentes »

Alain Berteau (46 ans) a été notre premier Designer de l’année. Son agence développe des produits, des stratégies créatives, des intérieurs et des bâtiments pour des clients nationaux et internationaux.
« En tant qu’architecte, je n’étais pas heureux, notamment à cause de la bureaucratie sordide et souvent absurde. En outre, je voulais pouvoir travailler à petite échelle et faire des choses innovantes en collaboration avec l’industrie, un secteur qui m’a toujours énormément fasciné et qui travaille généralement beaucoup plus vite. »

Découvrez l’interview de notre tout premier Designer de l’année