oeufs de pâques en fromage
Régal, les oeufs de Pâques en fromage? DR Vif Weekend

Les oeufs de Pâques en fromage, le faim du fin ou une hérésie gustative?

Kathleen Wuyard-Jadot
Kathleen Wuyard-Jadot Journaliste

Longtemps cantonnés à une image plutôt catastrophique gastronomiquement parlant, les Britanniques ont fait taire les critiques ces dernières années. Même s’ils continuent les mélanges gustatifs improbables, à l’image des oeufs de Pâques en fromage proposés par la chaîne de supermarchés Morrisons.

Appartenant respectivement aux générations Z, Millenial et X, Thibault Dejace, Kathleen Wuyard, Nicolas Balmet et Nathalie Le Blanc confrontent leurs points de vue sur le buzz du moment dans notre chronique « 10 ans d’écart ». Le sujet de la semaine: les oeufs de Pâques en fromage, l’alternative salée qui fait saliver (ou pas).

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Thibault, 23 ans: « Je m’incline »

Voilà une tendance qui a l’avantage de titiller mon intérêt (je veux bien l’admettre, de vous à moi, ma curiosité est rapidement réveillée). Mais il n’empêche, des œufs de Pâques non pas en chocolat mais entièrement faits de fromage, faut s’incliner. C’est presque une idée de génie.

Deux goûts possibles, cheddar ou bleu. On est loin de la pléthore de possibilité que nos œufs de Pâques traditionnels au chocolat offrent. Blanc praliné, lait coco, vanille, noisettes, biscuit, Oréos, Daims… L’éventail de choix a de quoi donner le tourner le tournis – même si je dois bien avouer que les œufs au chocolat au lait et au biscuit de chez Milka restent mes préférés.

Ne reste qu’un obstacle de taille avant de me lancer dans une chasse aux œufs fromagers : mon intolérance à moitié assumée au lactose. Qui conduit à une relation d’amour-haine avec le fromage, partagée entre le plaisir de déguster ces croûtes et les lourdes conséquences de ladite dégustation. Un Lactose-OK devrait suffire, non ? Un deuxième pour être sûr ?

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Kathleen, 33 ans: « Le fromage, c’est la vie »

Autant, contrairement aux clichés injustes accolés à ma génération, je ne passe pas mon temps à claquer stupidement mon argent plutôt que de l’investir dans de la brique (laquelle, au cours actuel, demande quand même de se priver de beaucoup de cafés avant de pouvoir en acheter), autant il y a un luxe que je ne me refuse jamais: remplacer le dessert par l’assortiment de fromages, même si ce dernier est facturé de manière extrêmement prohibitive dans la plupart des restaurants.

C’est que le fromage, c’est la vie. C’est bon chaud, froid, seul, accompagné, dans un plat, savouré à table, sur le pouce, en pique-nique, à l’apéro, bref, partout, tout le temps, et surtout, sans modération. Et ce, contrairement aux oeufs de Pâques, qui peuvent s’avérer rapidement écoeurants si on a envie de goûter ce qui se cache derrière leurs jolis papiers argentés. Tandis que le Shropshire ou le Délice de Bourgogne, eux, ont un goût tellement affirmé qu’il est impossible de s’en dégoûter puisque les papilles sont satisfaites en quelques bouchées seulement. Ceci étant, présentez-moi une version oeuf de Pâques XXL et je la dévorerai avec béatitude (et un mal d’estomac grandissant) jusqu’à la dernière bouchée.

Nicolas, 43 ans: « Elle voit le fromage comme une nourriture satanique »

C’est simple : du fromage, je pourrais en manger le matin, le midi, le soir… et même pendant la nuit si je n’étais pas à peu près certain que ça dérangerait la personne qui partage mon lit. Le nœud du problème vient d’ailleurs d’être cité. La personne qui partage mon lit. Et qui, depuis sa plus tendre enfance, est fâchée avec un aliment en particulier. Vous avez compris lequel. Pire: cette même personne, en plus de considérer le frometon comme une nourriture satanique, est une véritable adepte de la traditionnelle chasse aux œufs de Pâques en chocolat. Quand je dis adepte, je devrais même dire « disciple » tellement elle voit la chose comme l’un des éléments phares de son calendrier des fêtes – même pas sûr que Noël soit plus important à ses yeux.

Traduction ? Jamais, mais alors jamais, je n’oserai demander aux cloches de verser des œufs au fromage dans notre jardin, au risque que ce même jardin devienne le cadre d’un conflit digne de la bataille du Gouffre de Helm et que cette journée de Pâques devienne pour moi le jour le plus long (oui, j’aime bien les guerres dans les fictions, j’ai encore plein de références en stock mais je vous rassure, je ne vais pas toutes les citer, mon idée n’est pas de vous proposer un voyage au bout de l’enfer, et je ne suis pas là pour marcher sur les sentiers de la gloire). Bref ! Si vous voulez m’offrir des œufs de Pâques au fromage, chers lecteurs, je les accepte volontiers. Mais on sera obligés de les manger ensemble, je ne peux en aucun cas ramener une chose pareille chez moi. Ceci dit, petit détail important si vous tenez vraiment à m’en apporter : j’aime bien qu’ils soient servis sur un platoon. Merci.

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Nathalie, 53 ans: « Les oeufs de Pâques en fromage tiennent du génie »

Bien sûr que le chocolat, c’est délicieux, et je suis toujours ravie quand quelqu’un amène des œufs de Pâques à la rédaction, mais j’avoue ne pas comprendre les personnes qui affirment qu’elles ne pourraient pas vivre sans.

Si un médecin grincheux m’annonce demain que je suis interdite de chocolat à vie, j’en serai bien navrée, mais cela ne m’empêchera pas de dormir. Par contre, qu’on ose me dire que je suis privée de fromage jusqu’à nouvel ordre et là, je risque d’avoir beaucoup plus de mal à m’y plier.

Le fromage est une des meilleures inventions culinaires de tous les temps. Et les oeufs de Pâques au fromage tiennent tout bonnement du génie: c’est comme si quelqu’un avait eu l’idée de réimaginer les Babybel sans leur étrange croûte écarlate, et avec un vrai bon fromage à la place. Sans vouloir abuser, si je pouvais avoir des oeufs au Munster au cumin et peut-être un lapin de Pâques en Saint-Maure en prime, je serais une femme comblée.

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23, 33, 43, 53 ans: voit-on forcément la vie autrement avec (plusieurs fois) dix ans d’écart ? Positionnés chacun dans une décennie différente, nos journalistes confrontent chaque vendredi leurs points de vue en débattant des sujets dont tout le monde a parlé lors de la semaine écoulée.

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